Marco Odermatt a été distancé, déclassé par la maestria du Français. Cyprien Sarrazin s'est appuyé sur sa fougue et sa technique pour faire une différence colossale dans le Steilhang. Son passage a mis tout le monde a près d'une seconde, là où Odi était déjà relégué à 64 centièmes. Hallucinant.
Avec son courage et sa confiance, Sarrazin a gagné la course grâce à une seule courbe. A l'image de Marco Odermatt l'an dernier à Cortina lors du super-G, Sarrazin a taillé une courbe d'extraterrestre là où tout le monde a arrondi la ligne.
Un plan qui n'était pas prévu, celui établi par son coach Yannick Bertrand. «Il n'a pas du tout respecté les consignes», expliquait Bertrand, cité par l'ancien descendeur Johan Clarey sur les ondes d'Eurosport. Une trajectoire autant intérieure vous emmène droit dans les bâches. Ce virage pied gauche, vertigineux, est entamé à l'aveugle, à une vitesse à vous faire trembler les cuisses. Sarrazin n'a pas eu froid aux yeux.
Sarrazin a osé tailler, sans poser la moindre dérive. Mais le plus intéressant, comme le révèle l'ancien descendeur français Clarey, est un détail très intéressant:
Pour rappel, les skieurs skient un ski de descente mesurant 2m20.
Si Clarey rappelle que quelques marques utilisent ces skis, comme Atomic, le Français soutient que peu de coureurs arrivent à les tourner comme Sarrazin. Il est capable de les skier comme des skis beaucoup plus courts.
Grâce à sa technique de géantiste désormais adaptée à ses qualités de descendeur, Sarrazin a rappelé qu'une course peut se gagner sur une simple courbe, taillée, là où Odermatt n'a pas osé y aller complètement, en mettant une légère dérive, en se laissant sortir de la trajectoire idéale à l'entrée du Steilhang.