Les toutes premières courses transfrontalières de l'histoire, organisées à Zermatt et Breuil-Cervinia, n'ont pas encore pu avoir lieu. En 2022, le manque de neige a contraint les organisateurs à renoncer, alors qu'en novembre dernier, les conditions, notamment les chutes de neige et le vent trop fort, n'étaient pas suffisamment satisfaisantes.
Ajoutez à ces annulations les images de pelleteuses s'activant sur le glacier du Théodule, et des voix se sont élevées pour que les épreuves soient décalées au mois de mars, à une période jugée plus pertinente pour tenir un départ à 3'800 mètres d'altitude. Marc Berthod, Hans Knauss ou encore Felix Neureuther faisaient partie de ceux qui souhaitaient déplacer les courses plus tard dans le calendrier.
Plus récemment, Christian Scherer, secrétaire général de la Fédération autrichienne de ski (ÖSV), se plaignait encore du positionnement des courses de Zermatt, comme le rappelle la Kronen Zeitung. Selon lui, les multiples reports de Zermatt affectent ensuite toute une saison, avec des courses à rattraper et un programme surchargé pour les coureurs. Clairement, le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Dans un communiqué paru lundi, Swiss-Ski annonce maintenir la tenue des épreuves en novembre: «quatre descentes de Coupe du monde, deux chez les hommes et deux chez les femmes, auront lieu à Zermatt-Cervinia en novembre 2024».
L'instance, qui a signé un contrat de cinq saisons, de 2022 à 2027, avec la Fédération internationale de ski (FIS), la Fédération italienne des sports d'hiver (FISI) et le Comité d'organisation local, rappelle que l'accord prévoit l'organisation des courses en début de saison, et précise donc que le pacte sera respecté.
Swiss-Ski déclare toutefois qu'elle procédera à une «analyse approfondie de la situation, en impliquant toutes les parties prenantes concernées, notamment les sponsors, les chaînes de télévision, les remontées mécaniques, les assurances ainsi que les représentants du tourisme et des communes».
Les raisons qui expliquent le maintien des courses de Zermatt/Cervinia en novembre sont nombreuses. Franz Julen, le chef du comité d'organisation, les détaillait d'ailleurs mi-novembre dans l'émission «Sport-Première» de la RTS. La première est évidemment d'ordre financier, les partenaires de l'événement souhaitant communiquer sur les sports d'hiver en début de saison, et non plus en mars lorsqu'ils se tournent vers les activités estivales.
Autres arguments évoqués: le fait qu'en mars, les hôtels soient pleins, qu'un travail plus intensif serait nécessaire sur le glacier et que le domaine tourne déjà à plein régime, ce qui signifie que les remontées mécaniques ne pourraient pas se focaliser sur la préparation de piste de la Gran Becca. Espérons pour les organisateurs que ce choix est le bon et que les premières courses transfrontalières de l'histoire puissent enfin se dérouler sans encombre. (roc)