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Abus sexuel

Suisse: la traite d'être humains a augmenté de 50%

La traite d'êtres humains a augmenté de 50% en Suisse

La grande majorité des victimes de traite recensées l'an dernier dans le canton de Vaud venait du monde de la prostitution (archives).
La grande majorité des victimes de traite recensées en Suisse viennent du monde de la prostitution.Image: sda
La majorité des personnes touchées par ce phénomène sont des femmes (81%), mais le pourcentage d’hommes a crû l’année dernière, passant de 13% à 19%.
18.10.2022, 06:0018.10.2022, 06:34
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Le nombre de victimes de la traite des êtres humains a augmenté de 50% entre 2019 et 2021 en Suisse.

En 2019, 142 nouvelles victimes avaient été identifiées par les quatre centres de consultation spécialisés de la Plateforme Traite, qui ont pour la première fois recensé leurs cas de manière groupée cette année-là, indique mercredi la plateforme.

Deux ans plus tard, ce chiffre était en hausse de 50%: en 2021, les centres de consultation ont identifié 207 nouvelles victimes de traite. Au total, 492 personnes ont été prises en charge, conseillées et accompagnées.

Deux tiers des victimes exploitées sexuellement

Environ deux tiers des victimes ont fait l’objet de traite à des fins sexuelles. Les victimes d’exploitation du travail et les personnes utilisées pour des activités criminelles représentent le troisième tiers.

Elles ont notamment été exploitées dans des ménages privés, dans la restauration, dans des ongleries, dans la construction ou contraintes à mendier ou commettre des actes illicites tels que le vol.

Les victimes sont originaires de 55 pays différents. Le Nigéria, la Roumanie, le Brésil et la Hongrie sont les pays d’origine les plus fréquents des nouvelles victimes identifiées. 40% d’entre elles sont originaires d’Afrique, 30% de pays européens, 17% d’Asie et 12% d’Amérique latine.

Prise de conscience accrue

Selon les centres de consultation, deux raisons principales sont à l’origine de cette augmentation du nombre de victimes. D'abord la prise de conscience accrue de la problématique, la formation et la sensibilisation de spécialistes au sein de la police, dans le domaine de l’asile, du secteur social et de la santé.

Des coopérations étroites ont été mises en place, qui permettent d’identifier davantage de victimes et de les mettre en contact avec la plateforme.

Possible augmentation du phénomène

Ensuite, l’augmentation du nombre de victimes peut également indiquer une augmentation généralisée de la traite d’êtres humains, estime la plateforme. La vulnérabilité de nombreuses personnes s’est en effet accrue durant la pandémie.

Beaucoup de victimes ont été exploitées parce qu’elles se trouvaient dans une situation de précarité, aggravée par les restrictions imposées par les autorités. En même temps, les possibilités de migration sont de plus en plus limitées pour les personnes peu qualifiées.

Grandes variations entre cantons

Les chiffres relatifs aux victimes - nombre, origine, forme d’exploitation - varient fortement d’un canton à l’autre. Lorsque des organisations spécialisées dans la protection des victimes existent et disposent d’un financement adéquat, il est plus facile d’obtenir une protection et un soutien ainsi que de poursuivre les auteurs de traite.

C’est pourquoi la Plateforme Traite demande à la Suisse de mettre en place dans tous les cantons des structures de protection spécialisées dotées d’un financement adéquat. (ats/jch)

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