Depuis 2017, le monde agricole a moins recours aux pesticides, conformément à un plan d'action lancé en la matière. Les premières conclusions sont positives, selon un rapport intermédiaire adopté mercredi par le Conseil fédéral. Mais la protection des cultures devient un défi de plus en plus important.
Le plan d'action sur les produits phytosanitaires adopté par le gouvernement en 2017 contient 50 mesures pour réduire les risques environnementaux pour les eaux de surface, les eaux souterraines et les milieux proches de l'état naturel tel que les biotopes. Concrètement, il vise à réduire de 30% par rapport à la période 2012-2015 l'utilisation des produits phytosanitaires d'ici 2027 et de 25% les émissions de pesticides.
Par la suite, en 2021, le Parlement a agi, opposé aux deux initiatives populaires anti-pesticides: il a accepté une initiative parlementaire demandant que les risques liés aux produits phytosanitaires, biocides et excédents de fertilisants soient réduits de 50% d'ici à 2027 par rapport à la moyenne des années 2012 à 2015. Le risque environnemental a été défini selon trois critères: la quantité de produit utilisée, sa toxicité et l'exposition des terres traitées.
Le rapport intermédiaire indique que le risque de contamination des eaux souterraines a déjà été réduit de 50%, indique le Conseil fédéral dans un communiqué. L'assainissement des places de lavage des pulvérisateurs de produits phytosanitaires et la réduction de l'utilisation de certains insecticides a permis des résultats positifs pour les eaux de surface.
Pour les milieux proches de l'état naturel, la tendance à la baisse des risques reste encore modérée. Des mesures complémentaires introduites en 2023, telles que la réduction de la dérive ou les restrictions d'utilisation de certaines substances, doivent permettre d'atteindre les objectifs fixés dans la loi d'ici à 2027.
Parmi les autres objectifs fixés dans le plan d'action, huit sont déjà atteints ou en passe de l'être d'ici à 2027. Les ventes de produits phytosanitaires présentant un risque particulier ont pu par exemple être réduites de plus de 40% depuis 2015. Trois autres objectifs du plan d'action devraient être partiellement atteints d'ici 2027, relève le gouvernement.
Et de souligner toutefois que le retrait de plusieurs matières actives a mené à des lacunes importantes dans la protection des cultures, comme les cultures maraîchères et fruitières, le colza et la betterave sucrière. La protection est donc devenue très exigeante et pourrait l'être encore plus avec la pression croissante de nouveaux ravageurs.
Des alternatives viables et efficaces sont nécessaires pour apporter une protection suffisante des cultures, assurer ainsi la production de denrées alimentaires saines et veiller en parallèle à la protection de l'environnement. (ats)