La protection et le service civils devraient fusionner
La protection et le service civils pourraient être fusionnés afin de garantir des effectifs suffisants, en cas de catastrophes naturelles par exemple. Le Conseil des Etats a soutenu mercredi par 21 voix contre 13 une motion demandant une obligation de servir dans la sécurité.
Deux variantes visant à trouver des solutions pour assurer les effectifs de l'armée et de la protection civile sur le long terme ont été présentées au Conseil fédéral dans un rapport en janvier.
- La première est l'obligation de servir dans la sécurité. Seuls les hommes suisses y seraient astreints. Ils accompliraient un service dans l'armée ou dans la protection contre les catastrophes, un organe résultant de la fusion entre protection civile et service civil.
- La deuxième option est axée sur les besoins et les femmes seraient obligées de servir pour alimenter l'armée ou la protection civile. Le service civil ne serait pas modifié, mais agirait avec un contingent réduit.
C'est la première option que le camp bourgeois du Parlement veut désormais rapidement privilégier, au vu du contexte sécuritaire et des problèmes d'effectifs à venir dans l'armée et la protection civile. Le National a déjà avalisé un texte similaire la semaine dernière.
Le «contexte sécuritaire» mis en avant
A la fin de cette décennie, l'armée ne pourra plus couvrir ses besoins en effectifs, a prévenu le rapporteur de commission, Werner Salzmann (UDC/BE). Le même problème se pose avec la protection civile. Vu le contexte sécuritaire, il faut donc agir rapidement.
La protection civile doit aussi élargir ses capacités, par exemple dans le domaine sanitaire. L'urgence est avérée, a poursuivi Werner Salzmann. Les cantons sont du même avis. Le Conseil fédéral veut lui attendre l'effet des révisions en cours de la loi sur le service civil et sur la protection civile sur les effectifs. Le Parlement a déjà décidé mercredi de durcir les conditions d'admission au service civil.
«Nous n'avons pas besoin d'une telle réforme actuellement», a contré la sénatrice Franziska Roth (PS/SO). Le Département fédéral de la défense a déjà beaucoup à faire, il faut lui laisser du temps.
Au vote, la gauche n'a reçu le soutien que de quelques voix de centre-droit. La motion part au National.
900 millions en vue
Cette réforme a des conséquences imprévisibles et met inutilement sous pression le service civil. De plus, la motion est dangereuse sur le plan des finances. Le Conseil fédéral estime les coûts d’investissement à 900 millions, puis les coûts annuels à 900 millions également, a rappelé la socialiste.
Selon le conseiller fédéral Martin Pfister, les coûts élevés d'une telle approche sont un point central. Le gouvernement peut comprendre l'inquiétude sur les effectifs et le but de la motion. Mais il prône la patience, demandant d'attendre son analyse quant à la voie à choisir.
(sda/ats)
