Or, le Conseil fédéral fait tout le contraire, affirme leur faîtière. Le gouvernement va même à l'encontre de la loi en voulant réduire l'indemnisation des exploitations agricoles pour les prestations d'intérêt général qu'elles fournissent.
L'Union suisse des paysans (USP) réagit ainsi à l'annonce par l'Office fédéral de l'agriculture de la fin des paiements directs sous leur forme actuelle.
L'USP constate des chiffres alarmants: le revenu moyen du travail par unité de main-d’œuvre familiale ne s’élevait plus qu’à 56 100 francs par an en 2022, soit 6,3% de moins en glissement annuel. Les zones des collines, qui accusent un recul supérieur à 10%, ont été particulièrement touchées et plus de 80% des exploitations agricoles y gagnent moins que le revenu de référence, écrit l'USP dans un communiqué.
Se référant à la loi sur l’agriculture qui prévoit que les exploitations remplissant les critères de durabilité et de performance économique doivent pouvoir réaliser un revenu comparable à celui de la population active de la même région, sans quoi le Conseil fédéral doit prendre des mesures, l'USP constate que ce dernier «fait tout le contraire à l’heure actuelle».
Et la faîtière des paysans de contester le fait que les mesures d’économies effectives et de réductions budgétaires ne concernent que l’agriculture. Dans les autres groupes de tâches, l’objectif consiste tout au plus à freiner l’augmentation des dépenses, se plaint l'USP qui demande au Conseil fédéral et au Parlement de renoncer à leurs mesures d’économies sur le dos des familles paysannes.
Les paysans constatent par ailleurs que, suite au renchérissement, la demande en denrées alimentaires bon marché et sans valeur ajoutée particulière en matière de protection de l’environnement ou de bien-être animal connaît un nouvel essor. L'USP exhorte dès lors les acheteurs de payer des prix équitables, qui couvrent les coûts de production et qui maintiennent l’attrait de la production alimentaire suisse. (chl/ats)