Affaire privée ou d'intérêt public? Depuis le 5 juillet, tout le monde déclame son avis sur l'excursion aérienne d'Alain Berset. Tout le monde sauf son propre parti politique. Alors que la majorité des détracteurs du conseiller fédéral juge son comportement scandaleux, voilà deux semaines que les membres du Parti socialiste (PS) se murent, eux, dans le silence. Un mutisme de plomb qui laisserait presque penser un soutien de leur part. Et puis voilà que l'un des poids lourds de la coalition de gauche a récemment fait taire cette rumeur.
Dimanche, Daniel Jositsch, politicien influent du parti socialiste, a pour la première fois commenté l'incident qui entoure Alain Berset. Dans l'émission SonnTalk du diffuseur CH Media, le conseiller d'état zurichois a estimé qu'il n'y avait «rien à défendre» dans cette affaire qui n'était, par ailleurs, «aucunement privée». Daniel Jositsch n'a pas seulement regretté le «déploiement de la police militaire à l'étranger» qu'a entraîné les actions de Berset. Indigné, il a en outre blâmé le fait que l'ancien président de la Suisse vole tout court, rapporte BZ Basel qui a également relayé les propos suivants:
Le politicien le plus apprécié du Conseil fédéral devrait-il démissionner? Malgré ses invectives, Daniel Jositsh considère une telle solution «excessive». D'après le Zurichois, ce type de vol aléatoire n'est pas un problème pour le parti. Il impacte plus spécifiquement Berset et sa carrière.
Il faut dire que, suite aux événements du 5 juillet, la cote de popularité du ministre de la Santé en a pris un sacré coup. A un tel point que son élection à la présidence de la Suisse en 2023 semble aujourd'hui remise en question.
C'est en tout cas ce qu'a avancé la conseillère nationale Monika Rüegger (UDC/OW), également invitée sur le plateau du SonnTalk. Expliquant ne pas être actuellement apte à exiger la démission d'Alain Berset, la politicienne UDC a néanmoins clamé qu'elle ne «faisait plus confiance» au candidat à la présidentielle suisse.
Soutenue par Damian Müller, le conseiller aux Etats libéral-radical lucernois a ajouté dans le SonnTalk ne pas non plus être certain d'accorder sa voix à Alain Berset pour la présidence de la Confédération. L'accumulation de scandales le dérange, a-t-il justifié en indiquant par ailleurs avoir le sentiment que l'ancien chef d'Etat «perd pied».
Damian Müller attend désormais du conseiller fédéral socialiste un engagement total dans des dossiers importants comme la votation sur l'AVS en septembre ou les défis de la prévoyance professionnelle. (mndl)