A moins de vivre terré dans une caverne au fin fond du Val-de-Travers (NE), coupé de tout accès à Internet, passer à côté du 14 février relève presque de l'impossible. Sur les réseaux sociaux, dans les magasins, la boîte mail, les bistrots, sans oublier les «Et-toi-tu-fais-quoi-pour-la-Saint-Valentin?» rituels... On n'y coupe pas.
Depuis la nuit des temps (et surtout, depuis l'invention du marketing), cette fête a ses pro et ses anti, entre les fans inconditionnels et ceux à qui le mot «amour» file la nausée (ou l'envie de casser des assiettes).
On a dégoté un groupe d'amies représentatif de ce clivage et chacune d'entre elles nous explique ce que représente la fête de l'amour.
Pour Gwen, qui travaille dans le management, la Saint-Valentin ne revêt pas vraiment une importance symbolique. Tout au plus:
En tout cas, pas de pralinés ni de fleurs sur sa liste de revendications. «Je n'ai jamais fait de cadeaux. Et si mon copain oubliait la Saint-Valentin, je ne me sentirais pas trahie. Au contraire, je serais plus gênée s'il sortait le grand jeu alors que je n'ai rien prévu pour lui.»
Du côté d'Emma, graphiste, même son de cloche. Pas de rituel qui fasse.
«D'ailleurs, cette année, comme il est en Suisse allemande et que je reste en Suisse romande, on ne fait rien du tout.»
En revanche, pour Margaux, chargée de communication, impossible de passer à côté: le 14 février, il faut marquer le coup. «Pas besoin forcément d'aller dans un gastro ou de s'offrir un énorme truc, mais je serais déçue de ne rien faire.»
Du coup, pour ce soir, ce sera juste un bon restaurant et échange de petites attentions. «Rien de fou, mais on se fait des cadeaux.» Margaux admet en riant qu'elle a choisi le sien: «Un rouge à lèvres».
Et celui de son copain, ça sera quoi? «Je ne peux pas le dire, il est à côté de moi», souffle-t-elle.
Ah! Et l'intéressé, il en pense quoi de la Saint-Valentin?
En ce qui concerne Léa, styliste, elle laisse son Valentin à la maison pour aller dîner avec une copine. «Il nous est arrivé de nous organiser un petit truc pour l'occasion. Mais la plupart du temps, je m'en souviens seulement le jour même!», confesse-t-elle.
Elle admet quand même qu'avec les réseaux sociaux, ça devient plus compliqué de faire l'impasse sur le 14 février:
Pour Léa, tout ça, c'est «assez kitsch». «On a toute l'année pour se dire qu'on s'aime». Et puis:
Quant à Florence, qui travaille dans la communication, la Saint-Valentin aurait pu mieux tomber. La jeune femme sort tout juste d'une rupture. Le moral tient bon, mais...
Au-delà de ce mauvais timing, elle jette un œil critique sur cette célébration: «Au fond, c'est un peu de la merde. Un truc marketing. J'ai même vu passer une offre pour faire planter un arbre, faire grandir ton amour en même temps que l'arbre... C'est à vomir, non?»
Bref pour elle, aujourd'hui, c'est avant tout:
Peut-être que c'est la meilleure chose à vous dire en rentrant chez vous ce soir, juste avant de vous faire houspiller par l'être aimé qui attendait un bouquet de fleurs.