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Le conseiller fédéral Albert Rösti s'attaque au castor

Albert Rösti à un nouvel ennemi: le castor.
Albert Rösti aimerais permettre l'abattage préventif de castors.Image: keystone/shutterstock/watson

Albert Rösti a un nouvel ennemi

4900 castors vivent en Suisse. Il y a un an, la Confédération qualifiait de réussite la réintroduction de l'espèce. Mais maintenant, le Conseil fédéral réfléchit à chasser le rongeur.
12.04.2024, 16:5312.04.2024, 17:19
Benjamin Rosch / ch media
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Les tirs préventifs de castors étaient autrefois un sujet de discorde au Parlement. Dans la révision de la loi sur la chasse de 2019, la gauche et la droite se disputaient déjà sur la manière de traquer le rongeur.

«Dans le cas du castor, il suffirait qu'il regarde un arbre de travers. S'il regarde l'arbre de travers, il faut partir du principe qu'il veut le mordre et qu'il y aura alors des dégâts. Donc on peut abattre le castor à titre préventif», a déclaré un Martin Bäumle, alors président des Verts libéraux, visiblement agacé lors des débats au Conseil. Il s'est mis à parler de plus en plus fort et a menacé à la fin de son intervention de soutenir un référendum contre la loi sur la chasse.

Après des propositions du centre et des Verts, le Parlement a certes supprimé les tirs de castors du projet, notamment par peur de la votation populaire. Mais cela n'a pas suffi: un référendum a été lancé et le peuple a finalement rejeté la révision de la loi sur la chasse.

Débat depuis 2019

Aujourd'hui, à peine quatre ans plus tard, les politiques s'intéressent à nouveau au castor. Le conseiller fédéral Albert Rösti a récemment mis en consultation la nouvelle révision de la loi sur la chasse. Il est bien connu qu'il veut s'attaquer au loup avec cette révision. Mais ce qui a davantage étonné les associations environnementales, c'est que Rösti prévoit apparemment à nouveau des tirs préventifs de castors.

A l'avenir, les cantons devraient pouvoir délivrer des autorisations de tir «lorsque ceux-ci causent des dommages importants». Ce n'est que dans les documents mis en consultation que l'on comprend ce que l'on entend par là: par dommage, on entend «déjà le début de l'activité du castor, c'est-à-dire le creusement avant l'effondrement ou la construction d'un barrage avant l'inondation».

«Nous sommes choqués par les intentions de la Confédération», déclare Sara Wehrli de Pro Natura.

«On ouvre ici la porte à une chasse généralisée du castor»
Sara Wehrli

Wehrli s'insurge surtout contre le faible seuil nécessaire pour abattre un castor: «Il suffit en fait qu'il ait commencé à construire un chemin d'accès pour qu'il puisse être abattu». Cela concerne potentiellement un très grand nombre d'animaux.

Wehrli qualifie d'«affront» le fait que le Conseil fédéral revienne sur les intentions exprimées lors de la votation populaire de 2020. A l'époque, il avait été clairement exprimé qu'il n'était pas nécessaire de procéder à des tirs préventifs de castors.

4900 spécimens en Suisse

Il y a moins d'un an, le département d'Albert Rösti avait un autre son de cloche. L'Office fédéral de l'environnement célébrait le retour du castor comme un succès. «Quand le castor arrive, tout devient coloré», tel était le titre d'une publication de juillet 2023. Le fait que le rongeur autrefois exterminé soit à nouveau représenté en Suisse par quelque 4900 individus constituait une «évolution réjouissante», pouvait-on y lire.

Certes, les aspects problématiques du castor y sont également abordés, celui-ci pouvant inonder les terres agricoles avec ses barrages et paralyser les infrastructures de transport. Mais en juillet, l'approche sonnait beaucoup plus pragmatique que ce qui est maintenant écrit dans le projet d'ordonnance:

«De nombreux dégâts peuvent être évités par des moyens simples, par exemple en utilisant des grillages métalliques pour protéger les arbres ou en clôturant les cultures agricoles.»

Une étude devrait, en outre, établir la grande influence du castor sur la promotion de la biodiversité. Les résultats de cette étude, qui est en cours depuis 2020, n'ont toutefois pas encore été publiés.

Nouvelles lignes de conflit

Il sera intéressant d'observer comment les lignes de conflit se dessineront à l'avenir dans la discussion sur le castor. Contrairement au loup, il n'apparaît pas principalement dans les zones agricoles. Depuis sa réintroduction, il se répand rapidement dans les grands centres et on peut l'observer à Zurich, Berne ou Bâle.

Dans certaines régions, comme celle de Genève, Bienne ou Thoune, la croissance de la population de castors s'est toutefois déjà quelque peu ralentie, alors qu'elle continue de croître de manière exponentielle, notamment sur le Plateau. Depuis 2022, le castor ne figure donc plus sur la liste rouge des espèces animales menacées, mais il est toujours considéré comme protégé.

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

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