La décision du Valais fait suite à un recours déposé par des organisations de protection de la nature auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF), qui a accordé l’effet suspensif le temps de la procédure.
Face à cet arrêt forcé, le canton du Valais s'est défendu mercredi:
Les tirs de régulation permis visaient les meutes de Nanz, Augstbord, Hérens-Mandelon, Le Fou-Isérables, Les Toules, Les Hauts-Forts et Chablais. Dans chacune de ces régions, «plusieurs animaux de rente ont été tués en situation protégée au cours des douze derniers mois», détaille encore le canton.
Les organisations recourantes, Pro Natura, le WWF, BirdLife et le Groupe Loup Suisse estiment que «la Confédération et les cantons ne respectent pas le principe de proportionnalité et font fi du rôle majeur que joue le prédateur dans l'écosystème forestier». Elles ont déposé deux recours auprès du TAF visant certaines des autorisations délivrées par l'OFEV.
Le premier, déposé vendredi, concerne les Grisons et vise quatre des huit autorisations de régulation proactive des meutes délivrées à ce canton. Le second, lié au Valais, a été déposé ce lundi.
Lors de l'examen de la loi sur la chasse, le Parlement avait «clairement souligné» que l'élimination de toute une meute devait rester «l'exception absolue» et ne concerner que celles devenues «incontrôlables», précisaient lundi les organisations dans un communiqué. Contrairement aux assurances données par le Conseil fédéral, des tirs sont autorisés pour éliminer des meutes n'ayant attaqué «qu'un très petit nombre d'animaux de rente».
En réaction, les Grisons ont suspendu lundi les tirs visant les meutes entières «Stagias» et «Vorab», dans la Surselva, et la régulation des jeunes, soit «le prélèvement» de 11 loups des meutes de «Rügiul», près de Poschiavo, et «Jatzhorn», près de Davos, visée par le recours, selon le canton. Dans un premier temps, celui-ci avait stoppé la totalité de la chasse aux loups.
Le Conseil fédéral a mis en vigueur le 1er novembre, pour une durée limitée, la première partie de la modification de la loi sur la chasse et a adapté l'ordonnance en conséquence. Les cantons ont ainsi la possibilité de déjà procéder à des «tirs préventifs de régulation» en décembre et janvier, s'ils obtiennent l'assentiment de l'OFEV.
Après avoir examiné les demandes cantonales, celui-ci avait accepté le tir de douze meutes complètes. Seule la demande du canton du Tessin de tirer la totalité de la meute du Valle Onsernone avait été refusée.
Depuis, dans les Grisons, huit loups ont été abattus sur les 44 tirs autorisés, selon un décompte de la semaine dernière. En Valais, onze loups ont été tués sur les quelque 34 loups visés, selon les derniers chiffres publiés sur le site internet dédié. Deux d'entre eux - un jeune loup et un loup adulte - appartenaient à la meute de Nanz. (ats)