Selon le baromètre des préoccupations du Credit Suisse, aucun autre sujet politique ne pèse autant sur la population suisse que les coûts de la santé. Le 9 juin, deux initiatives populaires traitant de ce sujet seront soumises au vote. Celle d'allégement des primes du PS demande qu'elles ne dépassent pas 10% du revenu disponible. Pour cela, la Confédération et les cantons devraient augmenter sensiblement les dépenses pour les réductions de primes.
De son côté, le Centre soumet aux urnes son initiative pour un frein aux coûts. S'il est accepté le texte obligerait la Confédération à mettre en place un frein aux coûts dans l’assurance-maladie obligatoire: avec les cantons, les caisses-maladie et les prestataires du secteur de la santé, elle devra faire en sorte que l’augmentation des coûts ne soit pas beaucoup plus élevée que l’évolution des salaires moyens et l’ensemble de l’économie.
Vendredi, conformément aux nouvelles dispositions légales sur la transparence du financement de la politique, les premiers chiffres ont été rendus publics, indiquant quels camps participent aux campagnes de votation et avec combien d'argent.
La plus grande contribution individuelle à cette campagne de votation provient de l'organisation faîtière de l'économie Economiesuisse: l'organisation engage un million de francs pour la campagne de la droite «2×Non» contre les deux initiatives sur la santé. Des contributions plus modestes proviennent de la Chambre de commerce zurichoise et de l'Union cantonale zurichoise des arts et métiers.
Le PS Suisse a budgété 700 000 francs pour la campagne pour son initiative d'allègement des primes, auxquels s'ajoutent 80 000 francs de l'Union syndicale suisse. Le Centre dépense 320 000 francs pour son initiative pour un frein aux coûts.
Outre le comité «2×Non», l'association «Avenir santé publique» se bat également contre cette initiative. Elle se lance dans la campagne de votation avec un budget de près de 1,5 million de francs. L'association regroupe de nombreux organismes d'intérêts, des organisations spécialisées et des entreprises du secteur de la santé.
La contribution individuelle la plus importante provient de la Fédération des médecins suisses (FMH) avec 500 000 francs, suivie de la Société des médecins zurichois qui lui verse 200 000 francs. Le réseau de médecins du nord-ouest de la Suisse, l'association faîtière des réseaux de médecins, ainsi qu'Ospita, l'association des hôpitaux privés, versent chacun 15 000 francs à la campagne.
C'est le camp du «oui» pour la loi sur l'électricité qui dispose du plus gros budget de campagne. Ce projet du Conseil fédéral et du Parlement veut garantir l'approvisionnement de la Suisse en énergies renouvelables. Ses partisans ont dépensé au total un peu plus de 2,4 millions de francs pour la campagne de votation.
Les contributions financières les plus importantes proviennent des géants de l'électricité Alpiq, Axpo, FMB ainsi que de l'Association des entreprises électriques suisses (AES), qui ont chacun versé un quart de million de francs. Les partis rouges et verts financent également la campagne pour le oui à hauteur de 280 000 francs (PS) et 83 000 francs (Verts).
Le budget connu à ce jour de la campagne du «non», soit 1 million de francs, provient pour moitié de l'UDC Suisse et pour moitié de la Fondation Franz Weber.
Selon les nouvelles dispositions légales, les campagnes qui disposent de plus de 50 000 francs doivent publier leur budget, et les donateurs doivent être nommés pour les contributions individuelles à partir de 15 000 francs. Les acteurs politiques communiquent leurs chiffres au Contrôle fédéral des finances. Les valeurs peuvent encore changer jusqu'à la votation elle-même. (aargauerzeitung.ch)
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci