Suisse
Armée

Au Soudan, la Suisse bénéficie de l'aide de l'armée française

Des passagers de l'armée de l'air française débarquent de l'avion à Djibouti dimanche.
Des passagers de l'armée de l'air française débarquant de l'avion, à Djibouti, dimanche.Image: Adj Laure-Anne Maucorps Ep Derri / État Major des Armées

Au Soudan, la Suisse a (encore) appelé au secours

Les diplomates suisses et leurs proches ont été évacués dimanche de Khartoum, la capitale soudanaise en guerre, pour être placés en sécurité. La Confédération ne disposant pas d'avion de transport, une aide de l'armée de l'air française a été nécessaire.
25.04.2023, 11:5625.04.2023, 12:11
Chiara Stäheli / ch media
Plus de «Suisse»

Une fois de plus, la Suisse peut, ou plutôt doit, compter sur la bienveillance de ses voisins en cas de crise. Dimanche 23 avril, le personnel de l'ambassade suisse et leurs proches ont été évacués de la capitale soudanaise Khartoum avec l'aide de la France. L'armée soudanaise et l'unité paramilitaire Rapid Support Force s'y affrontent depuis bientôt dix jours. Le conflit ayant déjà coûté la vie à plus de 420 personnes.

Selon les informations du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), l'ambassade de Suisse a entre-temps été temporairement fermée. Elle se trouve dans le quartier des ambassades de Khartoum, la capitale, où les combats font rage. Selon Serge Bavaud, chef du centre de gestion de crise du DFAE, la résidence de l'ambassade à Khartoum a été touchée ces derniers jours par des dommages collatéraux.

«Des appartements de notre personnel ont également été touchés»
Serge Bavaud, chef du centre de gestion de crise du DFAE.

Une grande partie du personnel diplomatique, soit dix personnes sur douze, aurait Entre-temps été transportée par avion à Djibouti grâce au soutien de la France. Le personnel de l'ambassade et leurs proches devraient se rendre en Suisse mardi 25 avril. Un autre employé de l'ambassade, accompagné d'un membre de sa famille et du Comité international de la Croix-Rouge, est parti dimanche 23 avril pour l'Ethiopie.

epa10590159 Swiss Federal Councilor Ignazio Cassis (R) and Christian Winter (L), Swiss Ambassador of Sudan, arrive during a press conference at the Bern-Belp Airport in Belp, Switzerland, 25 April 202 ...
Ignazio Cassis (à droite) et Christian Winter, ambassadeur suisse du Soudan, à l'aéroport de Berne-Belp mardi matin.Image: sda

Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis, a remercié la France pour son soutien et a fait savoir:

«Nos collaborateurs et leurs familles ont été évacués et sont en sécurité»

Afin de pouvoir maintenir la sécurité pendant l'évacuation, des garanties ont été obtenues au préalable auprès des deux parties au conflit, toujours d'après Serge Bavaud. Celles-ci auraient assuré que le transfert vers l'aéroport dans les environs de Khartoum et le vol d'évacuation de l'armée de l'air française ne seraient pas mis en danger.

Personnel local maintenu sur place

Des dizaines d'autres personnes de nationalité suisse se trouvent toujours dans le pays. La Confédération ne donne toutefois pas de chiffre précis, car la situation au Soudan reste «imprévisible et dangereuse», estime le chef du centre de gestion de crise du DFAE. Cela tout en soulignant être en contact permanent avec ces personnes afin de les aider à également évacuer. Il est par ailleurs prévu qu'une trentaine de ressortissants suisses quittent le Soudan dès lundi 24, au soir, avec l'aide de l'Allemagne.

Des informations supplémentaires montrent que d'autres Suisses ont déjà quitté le Soudan. «Par exemple, les touristes se trouvant aux alentours de la mer Rouge», explique Bauvad. Selon le DFAE, les quelque 50 collaborateurs locaux de l'ambassade suisse doivent, pour l'heure, rester sur place.

L'aéroport international de Khartoum est au milieu des combats.
L'aéroport international de Khartoum se trouve au milieu des combats.Image: ap

Refus de la Suisse d'obtenir son propre avion de transport

Le fait que la Confédération puisse compter sur le soutien de ses pays voisins dans de telles situations de crise est essentiel. En effet, la Suisse n'organise pas elle-même de départs et de vols d'évacuation pour ses ressortissants au Soudan ou dans d'autres régions en crise où se déroulent des combats militaires. Notamment par manque d'un moyen de transport militaire propre pour de telles missions. La Confédération dispose certes d'avions de transport civils, mais ceux-ci ne sont pas adaptés aux missions dans des régions en guerre.

A la question de savoir si cette circonstance rendait son travail plus difficile, le gestionnaire de crise Serge Bavaud s'est voulu diplomate, lundi, devant les médias:

«Nous travaillons avec les moyens dont nous disposons. L'acquisition d'un avion de transport est d'envergure politique»
Serge Bavaud, chef du centre de gestion de crise du DFAE.

Pourtant, après l'évacuation chaotique de diplomates occidentaux de Kaboul, la capitale afghane, en été 2021, des voix s'étaient déjà élevées pour demander à la Suisse d'acquérir son propre avion de transport. Le conseiller national socialiste Pierre-Alain Fridez avait constaté à l'époque des déficits dans la logistique en cas de crise. La situation l'avait amené à demandé par motion que la Suisse «fasse l'acquisition d'un avion de transport multifonctionnel».

Mais ni le Conseil fédéral ni le Conseil national n'ont approuvé la demande de Fridez. Dans sa prise de position, le Conseil fédéral a fait référence aux «possibilités de coopération internationale»: l'Europe dispose déjà de suffisamment d'avions de transport dont la Suisse peut également faire usage. Lors du débat aux Chambres, la ministre de la Défense Viola Amherd a ajouté: «Avoir ses propres avions de transport augmenterait la liberté d'action de la Suisse, mais avec une utilisation probablement faible et à des coûts très élevés».

L'armée de l'air espagnole a effectué lundi des vols d'évacuation. La photo montre des passagers après avoir atterri à Madrid.
L'armée de l'air espagnole a effectué lundi des vols d'évacuation. La photo montre des passagers après avoir atterri à Madrid.Image: Ministère espagnol de la Défense/AP

L'unité d'élite de l'armée est-elle en action au Soudan?

Le détachement de reconnaissance de l'armée 10, aussi dit DRA10, joue également un rôle dans les évacuations de Suisses menacés à l'étranger. Il s'agit d'une unité d'élite de l'armée dont l'une des tâches principales est «le rapatriement de citoyens suisses de régions en crise». En Afghanistan, le groupe a contribué à l'évacuation d'environ 400 personnes.

Bavaud ne dit pas non plus si l'unité spéciale est également engagée au Soudan, «pour des raisons de sécurité». Au DFAE, on se contente de dire que «des membres de l'armée soutiennent actuellement le DFAE dans le domaine de la prévention des crises et de la sécurité». (aargauerzeitung.ch)

Traduit et adapté par Nicolas Varin

Le premier ministre japonais a échappé à une explosion
Video: watson
4 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
4
Une recrue de l'armée suisse tuée par balle
Ce mardi, une recrue est morte suite à un tir de fusil d'assaut à Bremgarten dans le canton d'Argovie. L'Armée suisse a ouvert une enquête.

Une recrue de l'armée est décédée, mardi matin, lors d'un accident de tir sur le champ de tir de Bremgarten (AG). Pour des raisons encore inconnues, selon l'Armée suisse, un tir de fusil d'assaut s'est déclenché dans un véhicule militaire. La balle a touché le jeune soldat à la tête.

L’article