Ce n'est désormais plus un secret: l'année prochaine, les primes maladie vont augmenter et la hausse va faire mal. La prime mensuelle moyenne suisse sera de 334,70 francs, chiffre qui passe à 428,70 pour les Romands de plus de 25 ans.
On sait également qu'environ 5% de cet argent sert à couvrir les coûts administratifs des caisses maladie, domaine qui comprend également les salaires de leurs patrons.
Le comparateur en ligne Comparis a décidé d'analyser plus en profondeur ces chiffres. En se basant sur les données de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), il a établi que la part des frais administratifs dans le total a augmenté entre 2020 et 2021: ces dépenses sont passées de 4,9% des primes (184,10 francs par personne sur une année) à 5,2%, soit 197,65 francs.
Comparis s’est également penché sur le rapport entre les frais administratifs et les primes et a découvert que les premiers augmentent plus fortement que les deuxièmes. Ainsi, entre 2017 et 2021:
Ce n'est pas une bonne nouvelle, estime Felix Schneuwly, expert assurance maladie chez Comparis, cité dans un communiqué:
Et ce n'est pas tout. En matière de frais administratifs, les différences sont énormes entre les caisses maladie. Par exemple, l'assurance lucernoise Krankenkasse Luzerner Hinterland consacre 2,9% du montant des primes aux dépenses administratives, un pourcentage qui passe à 16,5% chez la Krankenkasse Institut Ingenbohl. Ce qui correspond à une différence de 743,50 francs par personne sur une année.
Ces deux instituts se placent respectivement au sommet et à la fin du classement des caisses maladie les plus efficaces dressé par Comparis. Or aucune des grandes assurances ne se hisse sur le podium: elles se situent plutôt bas dans la liste et font souvent partie de celles présentant les frais administratifs les plus élevés.
Pour Felix Schneuwly, «c’est étonnant au vu de leur activité de masse». La KPT, qui se classe 48e sur 50, compte une clientèle de plus de 340 000 assurés, alors que la caisse lucernoise qui trône en tête du classement en a un peu moins de 19 000.
«Il se peut qu’un assureur, temporairement, ait des frais administratifs élevés, par exemple parce qu’il investit beaucoup dans la numérisation», nuance l'expert. «Mais pour que ceux des grandes caisses le soient en permanence, c’est que quelque chose cloche.»
Le tableau suivant montre les trois caisses présentant les coûts administratifs les plus bas, et les trois assureurs aux dépenses administratives les plus élevées:
Ce qui ressort de l'analyse de Comparis, c'est que les petites caisses régionales «ne sont pas écrasées par le poids de la structure hiérarchique». Elles sont donc mises en valeur par rapport aux gros instituts.
Pour conclure, Felix Schneuwly rappelle le raisonnement suivant: