Le moment est aussi attendu que craint. Ce jeudi à 14 heures, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) va communiquer les primes maladie pour 2025.
L'annonce risque d'être fort désagréable. En effet, plusieurs analystes s'attendent à une nouvelle envolée des prix. Ainsi, Santésuisse craint une augmentation de près de 5%, alors que Comparis table sur un renchérissement de 6%. Pour bonus.ch, la hausse moyenne pourrait même avoisiner les 7%.
Il s'agirait alors de la troisième augmentation des prix en trois ans, après une période d'accalmie intervenue de 2020 à 2022. La hausse avait été particulièrement brutale en 2024 (+8,7%), alors que les primes avaient bondi de 6,6% l'année d'avant.
Si l'on exclut 2008 et 2022, les primes maladie n'ont fait qu'une chose: monter, inexorablement, année après année. Et ce, depuis l'introduction de la Loi sur l'assurance maladie (LAMal), en 1996.
Cette année-là, la prime moyenne se montait à 128,2 francs par personne, contre 359,5 en 2024. Autrement dit, les prix ont augmenté de plus de 180% en l'espace de 28 ans. Les choses devraient être encore pire l'année prochaine; la prime moyenne pour 2025 risque, une fois de plus, d'être la plus élevée jamais enregistrée.
Soulignons également que la hausse des primes ne suit pas celle des salaires, laquelle est nettement plus modérée. Entre 1997 et 2023, les salaires ont augmenté de 1% par an, en moyenne. Sur la même période, la hausse annuelle des primes a atteint 3,7%.
La disparité est particulièrement visible l'an dernier: en 2023, les primes avaient augmenté de 6,6%, alors que les salaires avaient marqué une progression d'à peine 1,7% par rapport à 2022.
L'évolution des primes ne sera pas uniforme, car d'importantes différences existent entre une région et l'autre. Cette année, par exemple, la hausse a été supérieure à 10% dans les cantons de Zoug, du Tessin, de Vaud et d'Appenzell Rhodes-Extérieures.
L'année prochaine, l'augmentation risque d'être particulièrement marquée en Suisse romande, où les coûts de la santé ont pris l'ascenseur - c'est notamment le cas du Jura, de Vaud et de Neuchâtel.
Comme l'évolution des primes suit de près celle des coûts, on peut s'imaginer que ces régions seront particulièrement impactées par les annonces de l'OFSP. Réponse à 14 heures.