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Assurance maladie

Assurance maladie: la droite veut attaquer les plus précaires

Santé: les demandeurs d'asile ont un privilège sur 80% des Suisses

Aujourd'hui, 80% des assurés renoncent volontairement au libre choix du médecin afin d'économiser sur les primes. Les demandeurs d'asile et les bénéficiaires de l'aide sociale ne sont pas obligés de le faire, une position avantageuse par rapport à tous les autres.
24.12.2024, 11:5124.12.2024, 14:53
Doris Kleck / ch media
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Officiellement, la Suisse tient au libre choix du médecin et il est politiquement impossible de le restreindre. Mais officieusement, ce principe appartient depuis longtemps au passé: environ 80% des Suisses y renoncent volontairement et ont opté pour un modèle d'assurance alternatif en 2022. C'est ce qui ressort des statistiques de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). En 2012, la part des formes alternatives d'assurance maladie s'élevait à 58%. Aujourd'hui, 77% des Suisses renoncent volontairement au libre choix du médecin.

L'objectif? Bénéficier d'un rabais sur leurs primes. Parmi les systèmes alternatifs, on trouve par exemple le modèle du médecin de famille ou celui du conseil téléphonique dit Telmed.

Le conseiller national PLR Marcel Dobler l'assure:

«Renoncer au libre choix du médecin est le nouveau modèle standard»

Selon Marcel Dobler, les assurés peuvent ainsi économiser en moyenne entre 15 et 25% sur leurs primes.

Economiser 200 à 400 millions de francs par an

Il existe cependant des groupes de population qui ne paient pas eux-mêmes leurs primes d'assurance maladie et qui sont assurés de par la loi selon le modèle dit standard: ils peuvent donc choisir librement leur médecin. Il s'agit notamment des bénéficiaires de prestations complémentaires et de l'aide sociale ainsi que des personnes dans le processus d'asile (pour autant qu'elles ne soient plus dans un centre d'asile fédéral). Marcel Dobler s'insurge contre le fait que ces personnes soient mieux loties que 80% de la population.

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Il a donc déposé une motion lors de la session d'hiver, demandant que les personnes qui ne paient pas elles-mêmes leurs primes d'assurance maladie soient obligées de choisir à l'avenir un modèle d'assurance alternatif. L'intervention bénéficie d'un large soutien avec des signatures de l'UDC, du PLR, du Centre et des Verts'libéraux.

Marcel Dobler veut toutefois autoriser des exceptions justifiées. Par exemple, lorsqu'un médecin parle la langue de l'assuré et qu'il n'y a donc pas besoin de traducteur. Dans le cadre de l'exécution des peines ou dans les centres fédéraux d'asile, il serait également possible de déroger à la nouvelle réglementation, écrit Marcel Dobler dans son texte de motion.

Le conseiller national PLR estime que sa proposition permettrait aux pouvoirs publics d'économiser entre 200 et 400 millions de francs par an.

Les cantons ont des réglementations différentes

Il s'agit probablement d'une estimation optimiste. En effet, certains cantons ont déjà pris des mesures en réduisant leurs prestations pour les bénéficiaires de l'aide sociale.

D'autres cantons continuent de miser sur le modèle standard, mais demandent aux bénéficiaires de l'aide sociale qui sont affiliés à une caisse maladie coûteuse de passer si possible à une caisse moins chère. C'est ce que prévoit par exemple le manuel de l'aide sociale du canton de Zurich.

Les règles sont encore différentes dans le domaine de l'asile et des réfugiés. Interrogée à ce sujet, la Conférence des directeurs cantonaux de la sécurité constate que les cantons choisissent déjà aujourd'hui les solutions les plus avantageuses en matière de modèle d'assurance maladie.

Traduit et adapté par Chiara Lecca

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