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Asile: le nouveau rapport sur les enfants est explosif

Voici à quel point les enfants migrants souffrent en Suisse

La Commission fédérale des migrations tire la sonnette d'alarme. Les enfants qui vivent de l'aide d'urgence dans le domaine de l'asile seraient menacés dans leur développement. La commission exige donc un changement de cap de la part des politiques.
01.10.2024, 18:54
Reto Wattenhofer / ch media
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80 pour cent des enfants bénéficiant d'une aide d'urgence sont confrontés au suicide et à la violence - les experts tirent la sonnette d'alarme
Les enfants en situation de migration sont particulièrement vulnérables. La politique suisse est même contraire à la Constitution fédérale. Image: Keystone

En Suisse, les demandeurs d'asile déboutés sont généralement placés dans le système d'aide d'urgence. Ils reçoivent 8 à 12 francs par jour et sont hébergés dans des centres de retour. L'objectif est de fournir un minimum de soins aux personnes et de ne créer aucune incitation pour qu'elles restent en Suisse. Mais les personnes restent souvent pendant des années dans l'aide d'urgence. Environ 700 enfants et adolescents sont également concernés.

Pour la première fois, la Commission fédérale pour les questions de migration (CFM) a fait examiner systématiquement les conditions de vie des mineurs bénéficiant de l'aide d'urgence. Les conclusions du groupe d'experts, qui conseille le Conseil fédéral sur les questions de politique migratoire, confirment les résultats précédents. En 2022 déjà, la Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) avait critiqué l'hébergement - notamment d'enfants - dans les centres du canton de Berne.

L'état psychique est «préoccupant»

L'étude publiée lundi dresse elle aussi un constat sans appel:

«Les enfants et les jeunes concernés sont menacés dans leur santé, leur développement et leur bien-être»

Les auteurs considèrent que l'état psychique des mineurs est «particulièrement préoccupant».

Dans les hébergements collectifs, ils seraient exposés à des expériences traumatisantes. Sur la période d'un an étudiée, deux tiers des enfants et des adolescents ont vécu des altercations violentes entre résidents. Un sur trois a été confronté à la violence domestique. Un mineur sur quatre a vécu une incarcération ou un suicide. Seuls 20% n'ont pas été touchés par l'un de ces événements.

Selon l'étude, les enfants vivent parfois dans des centres isolés, avec toute la famille dans une seule pièce et sans possibilité de s'isoler. Souvent, ils sont scolarisés séparément, ce qui rend les contacts sociaux encore plus difficiles:

«La combinaison de conditions de logement exiguës, de violence et de pauvreté, associée à la charge psychique des parents, constitue un facteur de risque considérable pour le développement de l'enfant»
Commission fédérale des migrations

De l'aide d'urgence à l'aide sociale

Dans un deuxième temps, la CFM a fait évaluer juridiquement les résultats dans un avis de droit. La conclusion de la faculté de droit de l'Université de Neuchâtel est également sans équivoque: les conditions de vie des enfants ne sont pas compatibles avec la Constitution fédérale et la Convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant:

«Les enfants ont besoin de plus que ce qui est nécessaire à leur simple survie biologique»

La CFM estime, elle aussi, qu'il faut agir. Selon elle, la politique et les autorités ont le devoir d'améliorer durablement les conditions de vie des enfants et des jeunes dans le cadre de l'aide d'urgence:

«Les droits des enfants et des jeunes doivent être respectés - indépendamment de leur statut de séjour»
Bettina Looser, directrice de la CFM.

Concrètement, la commission demande que les familles ne soient pas hébergées dans des logements collectifs, mais dans des appartements. De même, l'aide d'urgence doit être transformée en aide sociale après deux ans.

La CFM met également à contribution les cantons et les communes, qui sont responsables de l'organisation concrète de l'aide d'urgence. Compte tenu des grandes différences entre les cantons, «des marges de manœuvre existent et des mesures efficaces sont déjà possibles aujourd'hui», souligne la Commission. Elle pense notamment à un hébergement adapté aux enfants, à la protection de la santé et du développement de l'enfant ainsi qu'à l'intégration sociale.

Traduit et adapté par Chiara Lecca

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