La surprise a été de taille lorsqu'Elisabeth Baume-Schneider a rejoint le département de l'Intérieur peu avant Noël. Son collègue de parti, le conseiller fédéral nouvellement élu, Beat Jans, lui a succédé au département de la Justice. Il a ainsi hérité du dossier de l'asile et de sa montagne de cas en suspens.
Celle-ci a considérablement augmenté ces deux dernières années. Fin novembre, 15 877 décisions d'asile étaient en suspens en première instance auprès du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), comme le montrent les statistiques sur l'asile. Le SEM doit donc encore statuer sur près de 16 000 requêtes – et de nouvelles demandes ne cessent de s'ajouter.
La pile de dossiers en suspens n'a toutefois augmenté qu'en partie sous le mandat d'Elisabeth Baume-Schneider. La hausse a été beaucoup plus forte sous la direction de sa prédécesseure Karin Keller-Sutter: lorsque celle-ci était cheffe du département, le nombre de décisions en suspens a d'abord nettement diminué. Puis en 2022, le volume des demandes d'asile a explosé, en passant de 4400 à 12 239. Reto Kormann, porte-parole du SEM, explique:
Selon lui, le SEM ne dispose pas de personnel sur appel qui peut être mobilisé en cas d'augmentation soudaine des demandes d'asile ou de protection.
«Il s'agit d'une tâche exigeante qui doit suivre les prescriptions légales et satisfaire aux principes de l'Etat de droit», a déclaré Reto Kormann. Le SEM a continuellement renforcé les ressources pour le traitement des demandes d'asile depuis 2022. Mais le personnel doit d'abord être formé.
La pression ne va probablement pas diminuer cette année. Le SEM prévoit 28 000 nouvelles requêtes d'asile pour l'année en cours. Une augmentation est envisageable, mais une diminution moins probable, selon l'autorité fédérale.
Toutefois, il ne faut pas oublier que la montagne de dossiers en suspens a déjà été nettement plus importante: en 2015, plus de 29 000 décisions d'asile étaient en suspens au SEM.
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder