Chacun a sa petite routine lors des longs trajets en train: lire, regarder une série, consulter les horaires, etc. Il y a cinq ans, les CFF ont voulu répondre à ces habitudes en regroupant tout sur une seule et même plateforme numérique accessible à bord. Baptisé « SBB OnBoard », ce portail était automatiquement proposé aux voyageurs connectés au Wi-Fi dans les trains grandes lignes, comme sur la ligne du Gothard.
«Les CFF voulaient créer une expérience numérique révolutionnaire à bord de leurs trains à grande vitesse», écrit la société Gomedia, qui a conçu et réalisé le portail de divertissement des CFF. Ce dernier permettait de visionner des films, lire des revues, jouer à des jeux, consulter la vitesse du train, découvrir les menus du wagon-restaurant ou encore obtenir des informations pratiques. Selon Gomedia, trois quarts des utilisateurs jugeaient l’expérience «excellente» ou «très bonne».
Mais en réalité, le nombre d’utilisateurs était très bas et en constante baisse, comme le confirme une porte-parole des CFF.
Depuis peu, toute tentative de connexion aboutit à un message: « CFF OnBoard a été désactivé en raison d’un faible taux d’utilisation. »
Contrairement aux CFF, la Deutsche Bahn a lancé son propre portail, ICE, dès 2015. Aujourd’hui encore, ce service accessible via le Wi-Fi dans les trains à grande vitesse rencontre un grand succès. Selon une porte-parole, le nombre d’utilisateurs ne cesse d’augmenter.
Une des raisons de cette popularité en Allemagne s'expliquerait par les forfaits de données mobiles limités. Moins de 10% des internautes disposent d’un volume illimité. Résultat, le Wi-Fi gratuit à bord reste essentiel pour accéder à des contenus. En Suisse, la situation est différente: déjà en 2019, 73% des utilisateurs disposaient d’un forfait illimité, permettant de streamer librement depuis leurs propres plateformes.
C’est aussi en 2019 que les CFF ont introduit pour la première fois le Wi-Fi gratuit dans leurs trains, en même temps que le portail SBB OnBoard. Cinq ans plus tard, le service a disparu, sans grande annonce, lors du dernier changement d’horaire:
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci