Une ligne qui saute, et tout le pays est sur les nerfs. C'est ce qui est arrivé ce jeudi matin alors que la gabegie entraîne la suppression de nombreuses lignes en Suisse romande. A Lausanne, les voyageurs qui devaient prendre le train en direction de Genève aéroport se sont d'abord retrouvés sur le carreau, puis limités une bonne partie de la matinée. Le trafic a été partiellement rétabli vers 9h15, mais «le retour à la normalité n'est pas attendu avant tôt vendredi matin», indiquent les CFF.
Vers 10h jeudi, de nombreux badauds erraient encore dans le hall de la gare de Lausanne, guidés par une armée d'employés CFF en gilets jaunes, les redirigeant vers les bonnes options nécessaires. Des bus de remplacements ont été affrétés entre Lausanne et Morges.
Il existe une autre solution — plus coûteuse, mais qui simplifie la vie: le taxi. Contactée, l'entreprise lausannoise Taxi-Services confirme que le nombre d'appels a explosé jeudi matin: «La liste d'attente s'est considérablement allongée». Les courses vers Morges, notamment, ont été nombreuses.
On imagine que ce genre de journées doit être particulièrement lucratif? «C'est sûr que ça nous arrange!», me répond-on dans la foulée, dans un petit éclat de rire satisfait. On me propose même d'en discuter avec l'employée de la centrale téléphonique. Mais après cinq minutes d'attente, c'est la même voix qui me revient: «Elle n'aura pas le temps de discuter avec vous, nous recevons trop d'appels.» Il est 11 heures.
Une autre entreprise de taxis sur commande nous indique également que jeudi matin, «entre 6h et 8h», le nombre d'appels était élevé. «J'ai fait plusieurs courses entre Lausanne et Morges, des allers simples», m'explique l'homme au volant. Mais la solution comporte aussi des inconvénients: «J'étais coincé dans les bouchons sur l'autoroute». Dans ces conditions, pas sûr non plus d'arriver à l'heure à l'aéroport.
Il n'empêche, la situation était saturée au point que «certains clients ont dû attendre». Plusieurs d'entre eux ont préféré abandonner et se tourner vers d'autres solutions. Ce genre de journées est donc lucratif pour les chauffeurs? On me répond du tac au tac:
Puis un bref: «Un client arrive, au revoir!», avant de me boucler au nez.
Les personnes qui auront eu vent de la gabegie dans les gares romandes depuis la maison ont pu réagir en conséquence, et ceux qui peuvent se le permettre auront bien fait de passer un coup de fil à leur agence de taxi favorite. Mais d'autres ont découvert les panneaux CFF remplis de rouge en arrivant à la gare, ce jeudi matin, alors qu'ils pensaient être sur le point d'embarquer dans le train.
Dans ce genre de cas, peut-être est-il préférable d'improviser et de se décider à prendre un taxi à l'extérieur de la gare, plutôt qu'un des bus de remplacement? Dans la rue, la longue double ligne de taxis agglutinés n'a pas été prise d'assaut par les voyageurs. En tête de file, un petit groupe de chauffeurs discute tranquillement: «Oui, il y a eu quelques clients en plus, ce matin, jusque vers 8h», me dit-on. Mais depuis, la situation s'est stabilisée.
Les voyageurs déjà en chemin auront donc préféré s'organiser avec les solutions mises en place par les CFF. A l'image de ce groupe de touristes, bardés de valises en tous genres, direction Genève-aéroport, qui me répond en anglais: