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Ouïghours: L'ambassadeur de Chine met en garde la Suisse

Ouïghours: La Suisse doit faire preuve de «bon sens», avertit la Chine

Depuis plus d'un an, le Conseil fédéral examine l'idée de reprendre les sanctions de l'Union européenne (UE) contre la Chine dans l'affaire des Ouïghours. Et ce n'est pas un hasard s'il hésite encore à le faire. En effet, la mise en garde de l'ambassadeur chinois à Berne en témoigne.
07.11.2022, 09:1807.11.2022, 11:46
Reto Wattenhofer / ch media
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Lorsqu'il s'agit de prendre des sanctions contre d'autres Etats, la Suisse n'est pas le pays le plus réactif. Et le dernier exemple en date n'est autre que l'invasion russe de l'Ukraine, fin février. Ce n'est que sous la forte pression internationale que le Conseil fédéral s'est ressaisi et a suivi le mouvement en appliquant également les sanctions de l'UE. Il joue en revanche la montre sur un autre dossier, les Ouïghours. En effet, la Suisse débat encore sur un point: le pays doit-il reprendre les sanctions de l'UE?

Suite aux graves accusations de violations des droits de l'homme commises à l'encontre de la minorité musulmane des Ouïghours au Xinjiang, l'UE a sanctionné les fonctionnaires et autorités chinoises responsables. Une décision approuvée et suivie par des politiciens suisses de différents partis, qui ont également déjà exigé que Berne suive le mouvement en matière de sanctions.

People are demonstrating to support the Uyghurs against the High Commissioner for Human Rights' failure to listen to the communities concerned (Uyghur, Tibetan, Hong Kong, and others), in front t ...
Manifestation pro-Ouïghours à Genève en mai dernier.Image: KEYSTONE

L'ambassadeur appelle la Suisse à être «raisonnable»

Si le Conseil fédéral hésite, ce n'est pas un hasard. Il craint que les bonnes relations économiques avec la Chine n'en soient affectées. Une crainte justifiée par la récente déclaration de l'ambassadeur de Chine à Berne. En effet, ce dernier a vivement conseillé le Conseil fédéral de ne pas suivre l'UE et les sanctions prises. «Si la Suisse adopte les sanctions et que la situation évolue dans une direction incontrôlée, les relations sino-suisses en souffriront», a déclaré l'ambassadeur de Chine, Wang Shihting, dans une interview accordée à la NZZ am Sonntag.

«Quiconque se soucie vraiment des relations amicales entre les deux pays» n'approuvera pas les sanctions. Pour Shihting, il est clair que les sanctions sont contraires aux normes du droit international et servent «uniquement à contenir la Chine». Il a également tenu à rappeler que la Chine est «un partenaire et non un rival».

L'ambassadeur chinois a néanmoins félicité le chancelier allemand Olaf Scholz pour sa récente visite à Pékin. En Europe, il y a «certainement des forces» qui considèrent le développement des relations avec la Chine de manière «objective et raisonnable».

«Nous espérons que la Suisse conservera elle aussi ce bon sens»
Wang Shihting

La stratégie chinoise a suscité la controverse

Ce n'est pas la première fois que l'ambassadeur de Chine lance un avertissement. En mars 2021, la stratégie du Conseil fédéral à l'égard de la Chine a eu des répercussions, détériorant ainsi la relation entre les deux pays. Selon Wang Shihting, la Chine est affublée de «mauvaises étiquettes» et est victime de «contre-vérités» et de «fake news».

Les propos de la Suisse, tenus à l'égard de Pékin, ont été l'élément déclencheur. Pour rappel, lors de la présentation de la stratégie Chiene-Suisse, Ignazio Cassis avait déclaré que «politiquement, la Chine reste de fait un Etat à parti unique avec des tendances de plus en plus autoritaires». La situation des droits de l'homme s'est également détériorée – surtout pour les minorités ethniques comme les Ouïghours ou les Tibétains.

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