Les Suisses ont voté oui, ce 18 juin, sur la loi climat. Son objectif? Atteindre zéro émission de CO₂ d'ici à 2050. Dans ce texte, on ne précise pas par quels moyens le pays remplacera sa consommation d'énergie fossile. La Suisse, elle, n'a pas attendu ce scrutin pour commencer à décarboner sa production d'énergie.
Ainsi, les projets de parc solaire se multiplient dans les communes valaisannes. Huit centrales solaires y sont actuellement à l'étude, on compte entre autres Ovronnaz Solar, Gondo, Grengiols, Vispertal et l'ancienne carrière ayant servi à la construction du barrage de la Grande Dixence. Des dizaines d’autres sont également envisagés partout en Suisse.
Récemment, le 13 juin, en Anniviers (VS), la population a voté oui (à 96%) pour la mise en place d'un parc solaire. La révolution du photovoltaïque est en marche, si bien que la Confédération a même avancé des subventions à hauteur de 60%, si les installations sont en fonction (partiellement) dès 2025. Inévitablement, c'est une compétition entre les différents producteurs énergétiques suisses qui s'installe.
En première ligne, le Valais se profile comme le nouvel eldorado de l'énergie renouvelable. Et comme la RTS le rappelait, le canton cher à Christian Constantin pourrait voir l’équivalent de 2400 terrains de football de panneaux sortir de terre.
Dénaturer les alpes valaisannes, voir les paysages recouverts de panneaux solaires, les défenseurs de la Nature commencent à se faire entendre. Parce qu'il en faudra des panneaux solaires pour couvrir et fournir en énergie des ménages. Selon les Forces motrices valaisannes (FMV), relayées par l'émission Mise au point, pour 10 GWh d'électricité produits par année, soit l’équivalent des besoins de 2400 ménages, il faudra poser, en théorie, quinze terrains de football.
Dans les milieux écologistes, nombreux sont donc ceux qui déplorent la mise en place précipitée de parcs solaires. Cette course s'inscrit dans cette idée de cesser d'importer de l'énergie pour en fabriquer localement et proprement. L'autre objectif est d'éviter des menaces de pénuries comme celles survenues avec le déclenchement de la guerre contre l'Ukraine.
L'urgence climatique ne doit pas se faire au détriment de la faune et la flore. Le WWF Valais souligne que «la crise de la biodiversité est particulièrement grave en Suisse. Elle ne doit pas être accélérée par la transition énergétique. Ce serait un autogoal!»
Selon le WWF Valais et Pro Natura Valais, la nature est prise en otage par la transition énergétique. Les deux entités appellent à investir des zones déjà bâties et non d'urbaniser les zones encore vierges. Jérémy Savioz de Pro Natura Valais, rappelle:
Même si la future loi encouragera le solaire, à l'instar d'autres formes d'énergies renouvelables, Jérémy Savioz nous rappelle que «la balle est dans le camp des cantons et des communes». Et il rebondit sur l'importance d'un oui dans les urnes ce dimanche 18 juin:
Ne pas céder à l'urgence, mais à une réflexion approfondie sur la pose de ces parcs solaires. «La votation de dimanche pourrait aussi booster cela (réd: le développement du solaire sur du bâti); c'est l'application de cette future loi qui devra donc être suivie de près», assure le chargé d'affaires de Pro Natura Valais.