La population du canton de Genève a tranché: elle désire le retour de Pierre Maudet au Conseil d'Etat. Dimanche, à l'issue du premier tour des élections, le politicien de 45 ans s'est retrouvé à la sixième place de la course. Ses chances restent très bonnes pour le deuxième tour, qui doit avoir lieu le 30 avril.
L'homme a pourtant été condamné pour acceptation d'un avantage après son voyage controversé à Abu Dhabi. Les Genevoises et Genevois l'auraient-ils oublié? Entre la voix du peuple et celle des institutions, de la justice et des partis s'est formé un vrai fossé. C'est ce que révèle ce scénario au final assez saugrenu.
De gauche à droite, on a répété à l'envie que le retour du politicien de 45 ans tombé en disgrâce nuirait à la crédibilité de Genève. Les citoyens de la République en ont décidé autrement. La condamnation de l'ex-membre du PLR n'a en rien entaché sa popularité.
Pour la politique genevoise, c'est une sacrée leçon. Mais cette indifférence ouvre un autre débat. Car, si tout homme — même politique — a droit à une deuxième chance, c'est bien le fait que Genève a préféré détourner le regard face à l'absence de repentir et de prise de conscience de Pierre Maudet qui pose problème.
Seuls ceux qui arrivent à reconnaître leurs erreurs pourront éviter de les commettre une deuxième fois. Et cela, Genève ne l'a apparemment pas compris.
Traduction et adaptation par Alexandre Cudré