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L'UDC à 40%? Le potentiel insoupçonné du parti identitaire

27,5% des Suisses sont prêts à voter pour l'UDC
Le groupe UDC au Conseil national.image montage-keystone
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L'UDC à 40%?

Un sondage donne l'UDC largement victorieuse en voix aux élections fédérales d'octobre. Imaginons ce que cela pourrait être si elle mettait du social dans son moteur identitaire.
27.02.2023, 17:0128.02.2023, 09:05
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A huit mois des élections fédérales, l’UDC se profile une fois de plus comme le futur parti vainqueur – c'est ainsi depuis 1999. Le dernier sondage Tamedia crédite le parti conservateur de 27,5% d’intentions de vote. En hausse de 1,6 point par rapport au précédent baromètre d’août 2022 et de 1,9 point comparé aux résultats d'il y a quatre ans. Immigration, sécurité, ses thèmes fétiches, jouent en sa faveur, l’actualité s’y prêtant.

La pression migratoire (travailleurs et demandeurs d’asile), le resserrement du marché immobilier et la hausse des loyers forment un combo a priori gagnant pour le parti de la droite identitaire. Les périls liés à la guerre en Ukraine le posent en unique gardien de la neutralité, les Verts étant peu crédibles dans ce rôle-là.

Sa croisade contre le wokisme, qu'il promet de lancer en dépit du caractère un brin élitaire du sujet, devrait, là aussi, lui attirer une partie de l’opinion, peut-être davantage en Suisse alémanique qu’en Suisse romande. De même que son plaidoyer attendu pour le maintien d’une production électrique indigène d'origine nucléaire.

«Toutes les planètes sont alignées»
constate, ravi, le conseiller national genevois de l’UDC Yves Nidegger.

Toutes? Non, et le parlementaire genevois en convient. Le pouvoir d’achat, la question sociale en général, est l’angle mort des programmes de l’UDC. Or ce thème sort largement en tête des préoccupations des Suisses, selon le sondage de Tamedia. Les coûts de la santé (67%) et la retraite (55%) précèdent la problématique migratoire (48%) et l’approvisionnement énergétique (46%).

La trilogie sécurité, social, immigration

Le voyez-vous venir? En mettant du social dans son carburant identitaire, l’UDC dépasserait certainement et allègrement les 30% d’intentions de vote. Tant mieux pour les socialistes (crédités de 16,9% des voix) si elle y renonce. Le Rassemblement national en France, dont l’UDC est l’un des partis «frères» sur beaucoup de plans, a bâti une trilogie qui le mènera peut-être un jour à l’Elysée: sécurité, immigration, social.

«Normal, Marine Le Pen a jeté son dévolu sur l’électorat communiste»
Yves Nidegger

Sauf qu’en Suisse, à chacun ses domaines de compétences: on n’attend pas l’UDC sur l’augmentation de la dépense sociale, pas plus que le PS sur les baisses d’impôts. Justement, les baisses d’impôts pourraient être une façon pour le parti conservateur d’appréhender la question sociale et ses épineux dossiers: le montant des loyers et celui des primes maladie.

D’autant plus s’il relie l'immigration à la crise du pouvoir d’achat. Mais serait-il crédible avec ces arguments-là? En tout cas, le PS ne profite pas autant qu’on aurait pu le supposer de la thématique sociale – il faut remonter à 2003 pour retrouver des socialistes à plus de 20% des voix.

Définitivement de droite

Parce qu'elle est fondamentalement un parti de droite sur les questions économiques et parce que la Suisse est un «système de cohabitation permanente, où avoir 40% des voix n'est pas d'un intérêt prépondérant», dixit Yves Nidegger, l'UDC ne cherche pas particulièrement à se gauchiser. Sinon, ce n'est pas 27,5% qui lui serait promis, mais bien plus ou bien pire.

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