La vérité c'est que je n’y connaissais pas grand-chose en politique suisse. Lors de mon entretien chez watson, on m'a demandé de citer le nom d'un élu au Conseil fédéral... Et devinez lequel j'ai donné? Alain Berset.
Ce mercredi 21 juin, c'est d'une aisance déconcertante qu'Alain Berset s'est assis et a lâché la bombe: celui qui est devenu, par évidence, l'élu préféré des Suisses démissionne. Et mon petit cœur s'est brisé.
Loin de moi l'idée de vous bassiner avec son passé d'homme politique. Ni même de vous parler de ses réussites ou de ses échecs. La question n'est pas là et nul ne peut changer les faits. Mais laissez-moi vous dire, en quelques mots, pourquoi Alain Berset me manquera.
En dix ans, on a vu un Alain Berset tantôt sérieux, tantôt agacé, détendu et proche du peuple, au volant d'un jet ou un verre de vin à la main. En une décennie, le Fribourgeois s'est imposé dans le cœur des gens, et du mien, comme le bon vieux copain de la bande ou le tonton préféré de la famille. Vous savez, celui qui vous glisse un petit billet avant de partir. Sévère, mais pas trop, cool, mais pas laxiste.
Mais, en dix ans, on a aussi vu ses failles, ses limites, ses défauts. Alors oui, il a connu quelques casseroles. Et oui, il a été pris la main dans le sac, ou plutôt au volant d'un avion «de plaisance». Mais c'est ça la vie de star, n'est-ce pas? Navrée de vous décevoir, mais la perfection n'existe pas. Et ça n'a jamais été ce qu'on lui demandait.
Alain Berset a rassuré, guidé, tout autant qu'il a gueulé. Son calme, son pragmatisme et son engagement, surtout lors de la pandémie de Covid-19, ont été tout ce dont les Suisses, et moi avions besoin. Un repère dans une période de crise où nous avions perdu le nord.
Certains diront qu'il a été arrogant, imprudent, bête même. Moi, la seule chose que je vais retenir c'est qu'en réalité, Alain Berset n'est rien d'autre qu'un simple mortel et n'a jamais eu peur de le montrer. Et il n'y a rien de plus vrai que ça.