Il y a deux ans, Vincent Ducrot, patron des CFF, expliquait que les transports publics ne devaient pas devenir plus chers, et qu'il existait de nombreuses possibilités d'augmenter l'efficacité des CFF et de réduire les coûts.
Depuis cette déclaration, les choses ont bien changé. Les prix des transports publics ont augmenté de 3,7%. C'est certes un peu moins que les 4,3% demandés par l'Alliance Swiss Pass. Mais cette majoration, nettement supérieure à l'inflation en Suisse, a de graves conséquences.
La part du transport de personnes effectuée en Suisse par les transports publics stagne depuis des années à environ 20%. Le Conseil fédéral veut atteindre 42% d'ici 2050. Avec les prix élevés des billets des CFF, on voit mal comment cet objectif pourrait être atteint.
Depuis 1990, le coût du kilomètre parcouru en voiture a moins augmenté que l'inflation. Pour les transports publics, c'est l'inverse: le prix des billets a été exagérément augmenté.
Ceux qui n'ont pas d'abonnement demi-tarif paient des tarifs très élevés. L'aller-retour Berne-Zurich coûte par exemple 102 francs. Un prix qui va encore augmenter. A cela s'ajoute le fait que les CFF manquent d'imagination pour proposer des offres spéciales permettant d'attirer des clients occasionnels dans le train.
Le Conseil fédéral vit-il sur son petit nuage? Avec de tels tarifs, les transports publics n'ont aucune chance face aux véhicules privés. Le train n'est pas assez attractif, car il n'y a presque pas de lignes à grande vitesse en Suisse. En raison de trains pendulaires dysfonctionnels et de travaux, les temps de trajet devraient d'ailleurs bientôt être rallongés. Pas étonnant qu'Albert Rösti veuille faire élargir les autoroutes...
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)