Le ski de randonnée est un sport populaire. Le week-end dernier, des centaines de personnes sont parties à ski ou en peau de phoque. Les conditions étaient magnifiques en de nombreux endroits. La neige fraîche était tombée en abondance et le soleil brillait.
Mais pas partout. En Valais, le foehn a joué de mauvais tours aux six randonneurs, coûtant la vie à au moins cinq d'entre eux. Les nuages ont alors provoqué le redoutable «jour blanc», où il devient impossible de distinguer le haut et le bas et où vous ne pouvez plus vous orienter sans GPS ou boussole.
Ne pas changer ses plans lorsque les prévisions météorologiques sont mauvaises revient donc à prendre un risque important. On peut le faire consciemment, car le temps est souvent meilleur que prévu, et on se retrouve alors devant une montagne déserte et inexplorée, le cœur battant.
Les six adeptes de peau de phoque empruntaient l'itinéraire où se déroule une année sur deux la Patrouille des Glaciers (PDG), la mythique épreuve de ski d'alpinisme. Leur objectif était de s'entraîner. Suivre cet itinéraire bien connu leur a peut-être donné l'illusion d'être en sécurité. Un excès de confiance? En montagne, dans n'importe quel endroit, on ne peut jamais être sûr.
Comme le soulignait Christian Varone, commandant de la police cantonale:
Il est facile, en connaissant la tournure des évènements, de se dire: «Dans ces conditions et avec ce risque, je ne serais jamais parti». Il est plus difficile d'avoir le bon réflexe et de réellement repousser d'une semaine ou d'une année supplémentaire une randonnée de rêve prévue de longue date. Pourtant, si un bon équipement et une bonne condition physique sont importants, la flexibilité sauve des vies.
Traduit et adapté par Tanja Maeder