Le rapport de 140 pages, publié mercredi, sur la gestion des pandémies par les cantons, compare les six domaines d'activité de la politique cantonale: tests et traçages des contacts, hôpitaux, campagnes de vaccination, aide aux cas de rigueur, écoles et prévention générale des crises.
D'une manière générale, l'étude constate que les cantons:
La prise de conscience des mesures nécessaires à court terme pour endiguer la pandémie a parfois fait défaut. C'est notamment le cas pour:
«Le bien-être relatif des dernières décennies en Suisse explique probablement pourquoi nous nous sommes laissé bercer par une fausse sécurité». Mais lors de la pandémie, cette expérience s’est avérée mauvaise conseillère, estime Avenir Suisse.
Selon les auteurs de l'étude, pour contrôler la pandémie, il n'y a pas de meilleur moyen que d'effectuer des tests à grande échelle en combinaison avec le traçage des contacts (CT). Et il y aurait de bons élèves:
Eux montreraient qu'un engagement important dans cette tâche s'avère payant. Ces cantons ont le mieux maîtrisé l'évolution des infections.
Le Jura, Neuchâtel, Obwald, Argovie, Saint-Gall, Lucerne et Schwyz ont été confrontés à des incidences plus élevées en raison de leur approche plus hésitante.
Rares sont les cantons qui ont réussi à mettre en place une infrastructure de tests décentralisée de grande envergure. Le bilan est particulièrement faible en ce qui concerne les tests en entreprise. Ceux-ci n’ont été pratiqués avec succès que dans le canton des Grisons.
De plus, la diffusion des informations entre les cantons n’a pas pu être garantie en raison des différents systèmes de traçage des contacts. Il est donc urgent de mettre un tel système sur pied à l’échelle fédérale.
Selon l'étude, une surcharge totale du système de santé suisse a pu être évitée de justesse jusqu'à présent. La vaccination de la population est «le principal levier de lutte contre la pandémie».
Le Tessin, Zoug et Fribourg ont vacciné le plus rapidement, tandis qu’à Obwald et Appenzell Rhodes-Intérieures, les taux de vaccination sont restés faibles. En revanche, les cantons ont agi au même rythme – trop lent – pour encourager la vaccination et pour diffuser les informations nécessaires.
Ces tâches ont été trop longtemps négligées dans toute la Suisse. Et la lenteur de la campagne de rappel donne une forte impression de déjà-vu.
En ce qui concerne les aides pour les cas de rigueur aux entreprises, les contributions à fonds perdu sont la forme de soutien dominante. Mais le rapport critique que, dans de nombreux cantons, le soutien ait été lié à la durée des restrictions d'exploitation plutôt qu'aux pertes économiques.
Seuls Bâle-Ville, les Grisons, Soleure, Vaud et le Valais ont calculé les indemnités strictement en fonction de critères économiques.
Au final, les Grisons, le Tessin et Zoug récoltent le plus de lauriers. Outre le succès des tests de masse dès janvier 2021 et la pratique des tests en entreprise, les Grisons obtiennent également des résultats supérieurs à la moyenne dans la plupart des autres domaines examinés.
Seuls quelques rares autres cantons ont vacciné aussi rapidement les personnes âgées et vulnérables. Pour les cas de rigueur, le modèle s'est orienté sur les pertes économiques effectives. De bonnes notes sont également attribuées à la prévention et à l'organisation des crises.
Le Tessin, fortement touché par la pandémie, a été un précurseur dans deux domaines en particulier:
Le canton de Zoug se distingue parce qu'il est celui qui a le plus procédé aux tests. Zoug est le seul canton, avec les Grisons, à avoir testé deux fois par semaine dans les écoles.
De plus, le canton a mis en place le traçage des contacts le plus performant et une campagne de vaccination efficace. Et aucun canton n'a vacciné plus rapidement la population la plus âgée au début de la pandémie. (jah/ats)