Les avis Google concernant les écoles sont désormais désactivés et cela pourrait décharger de nombreux établissements d'un fardeau. Car les internautes laissaient leur clavier cracher leur venin en toute impunité. Certains dénonçant «l'incompétence des professeurs», d'autres déplorant «une direction désastreuse».
Google a décidé d'en finir avec ces avis, comme nous le confirme une porte-parole de la firme américaine:
Cette désactivation va s'appliquer aux établissements d'enseignement général. La firme américaine confirme que les gymnases sont pris en compte, mais pas les universités.
Nous avons passé un coup de fil au Gymnase de Burier, à La Tour-de-Peilz (VD), qui compte quelques avis Google assez virulents, dirigés, par exemple, contre sa directrice, Suzanne Peters. Cette dernière se dit un brin démunie:
Si elle se réjouit de voir cette «désinformation» disparaître, elle nous renvoie directement vers les autorités de l'enseignement vaudois.
Sacha Horovitz, spécialiste de la transition numérique au Département de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF) à l'Etat de Vaud, a pris connaissance de cette information dès son annonce. S'il souligne qu'il y a «à boire et à manger dans ces avis», il admet:
Le dossier des avis Google - des avis qui parfois frisent la dénonciation calomnieuse - faisait parfois l'objet de préoccupation. Pour autant, l'Etat de Vaud ne le mettait pas tout en haut de la pile:
Cependant, il confirme que certaines directions d'établissement ont contacté les autorités vaudoises pour évoquer des avis écrits sur Google, comme le rapporte Sacha Horovitz:
Et si un ou une professeur est nommé (et insulté), Google donne la possibilité de faire retirer le commentaire par le biais d'une procédure. Il faut remplir un formulaire en ligne, motiver la demande, faire des captures d'écran et fournir les liens nécessaires pour intervenir auprès de la société américaine. «Après, cela prend un certain temps pour que Google fasse la correction», précise Sacha Horovitz.
Les insultes n'étaient d'ailleurs pas le seul aspect qui chicanait. Des avis qui étaient hors sujet nourrissaient la colonne d'opinions, comme nous l'explique le spécialiste en transition numérique:
Du côté de l'Etat du Valais, l'information est accueillie dans une quasi-indifférence. Jean-Philippe Lonfat, chef du service de l'enseignement, nous l'avoue au bout du fil: «Vous me l'apprenez».
La cadence des commentaires et la profondeur des avis diffusés sous les différents collèges valaisans laissent de marbre le responsable, même s'il déplore des avis «souvent bêtes à manger du foin»:
Selon Jean-Philippe Lonfat, c'est une bonne nouvelle si Google fait «preuve d'intelligence» concernant sa gestion des avis. «S'il y a une régulation, c'est tant mieux», conclut le responsable de l'enseignement valaisan.