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Covid-19

Pourquoi l'OFSP refuse encore de recommander le port du masque

Frau mit FFP2-Maske kauft ein.
Une femme porte un masque FFP2 en faisant ses courses.image: shutterstock.com

L'OFSP persiste encore dans son refus de recommander les masques FFP2

Au début de la pandémie, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) avait refusé de rendre le port du masque obligatoire, par crainte que la population ne sache pas le porter correctement. L'histoire se répète aujourd'hui avec le masque FFP2.
15.01.2022, 08:08
Dennis Frasch
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Les questions sanitaires ne sont pas tellement l'apanage du secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), qui se positionne rarement le premier sur ces considérations. Mais fin décembre, il a pris les choses en main: dans un document d'information qui n'a pas encore été publié officiellement, il rend les masques FFP2 obligatoires dans certaines situations de travail.

Par conséquent, certains employés devront désormais porter des masques FFP2 dans les situations à risque, lorsqu'aucune autre mesure de distanciation n'est possible. Citons par exemple:

  • Les contacts avec la clientèle.
  • Les réunions.
  • Les lieux où les locaux sont mal aérés.
  • Les transports publiques.

Le SECO agit ainsi sans recommandation de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Pour le moment, l'OFSP n'a ne s'est pas résolue à émettre une telle recommandation. Certes, il informe sur son site Internet que chacun est libre de porter un masque FFP2. Mais il ne s'agit toutefois pas d'une véritable injonction. Jusqu'à fin mars 2021, l'OFSP a même déconseillé le port de masques FFP2, tout en recommandant les masques en tissu.

L’OFSP se justifie en insistant sur le fait que la population ignore comment porter les masques FFP2 correctement. Ces derniers causeraient potentiellement plus de dommages qu'ils ne seraient utiles.

Vous vous souvenez de Daniel Koch?

L'OFSP a déjà utilisé cette justification au début de la pandémie, au sujet des masques chirurgicaux classiques. La question était de savoir s’ils devaient être rendus obligatoires dans les transports publics et autres espaces intérieurs.

Daniel Koch, alors délégué de l’OFSP pour le Covid-19, avait alors indiqué: «La population ne peut pas se protéger efficacement avec des masques» ajoutant que la population ne savait pas comment les enfiler de manière adéquate. Cet état de fait aurait rendu toute discussion sur l'obligation de porter des masques caducs.

Daniel Koch, Delegierter des BAG fuer COVID-19, spricht waehrend einer Medienkonferenz zur Situation des Coronavirus, am Montag, 11. Mai 2020, in Bern. (KEYSTONE/Peter Schneider)
Daniel Koch lors d'une conférence de presse de l'OFSP, en mai 2020.Image: KEYSTONE

Mais les études disent le contraire

Même si Monsieur et Madame-Tout-le-monde ne parviennent pas à mettre le masque FFP2 correctement, il vaudrait toujours mieux qu'un masque hygiénique correctement ajusté (ou même mal ajusté, comme beaucoup le font encore aujourd'hui).

C'est la conclusion à laquelle est parvenu l'institut allemand Max Planck. Lors d'une étude en laboratoire, il a été démontré que le risque d'infection était de 4% si l'on restait 20 minutes dans un intérieur mal aéré avec un masque FFP2 mal ajusté. Il s’élevait à 10% avec un masque hygiénique. Si le masque était porté correctement, le risque était d'environ 0,1%. Sans masque, le risque d’infection grimpait à 90%.

Il faut tout de même partir du principe que dans la vie quotidienne, les probabilités d'infection sont 10 à 100 fois plus faibles qu’en laboratoire, écrivent les auteurs de l'étude.

L'armée, en tout cas, a choisi de mise sur les masques FFP2

La réticence de l'OFSP irrite. La Confédération elle-même, en tant qu'employeur, prescrit des masques FFP2. Dans l'armée, par exemple.

Sur instruction du médecin en chef de l'armée Andreas Stettbacher, le port du masque FFP2 est désormais obligatoire dans l'armée. Sont concernés:

  • Les recrues.
  • Les participants aux cours de répétition.
  • Les cadres de l'armée.
  • Les collaborateurs civils du Groupement Défense du Département de la défense (DDPS) qui ne travaillent pas à domicile, notamment des collaborateurs de la Base logistique de l'armée.

«Le médecin en chef de l'armée a ordonné l'obligation de porter un masque FFP2 en prenant en compte la haute contagion du variant Omicron», a déclaré le porte-parole de l'armée Daniel Reist à watson. Les mesures de protection doivent être conçues de manière aussi efficace que possible afin d'éviter toute transmission.

C'est désormais un avis partagé par le SECO. Et si l'histoire est condamnée à se répéter, l'OFSP le fera peut-être aussi dans un avenir proche.

Traduit de l'allemand par Charlotte Donzallaz

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