Le nouveau variant classé «préoccupant» par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a suscité des réactions immédiates autour du globe. Les voyageurs en provenance d'Afrique australe sont, au mieux, mis en quarantaine et au pire, interdits d'entrée dans certains pays. Cède-t-on à la panique trop vite?
01.12.2021, 11:4001.12.2021, 17:21
Rarement une aussi petite lettre n'aura eu de si grands effets. Omicron, qui signifie «petit o» en grec, a créé un vent de panique dans de nombreux pays. Ainsi, les voyageurs d'Afrique du Sud, du Bostwana et d'Israël, pour n'en citer que quelques-uns, sont devenus indésirables sous nos latitudes. Du côté de la Confédération, Alain Berset a proposé de nouvelles restrictions pour faire face à ce variant. watson a demandé à un politologue et un virologue si le monde n'avait pas un peu perdu les pédales.
On n'en fait pas un peu trop sur Omicron?
«On serait tenté de dire que l’arrivée d’Omicron tombe bien, si c’était ce qu’il fallait pour que nos gouvernants prennent des mesures plus strictes face à la déferlante Delta qui est en train de submerger la Suisse comme le reste de l’Europe. Est-ce que le nouveau variant présente un risque particulier sur le plan de la contagiosité, de la gravité des symptômes induits ou d’une possible résistance à l’immunité induite par un vaccin ou une infection préalable? On le saura d’ici 2 à 3 semaines»
Didier Trono, virologue et membre de la task force
«Il faut comprendre que le problème qu'on affronte aujourd'hui, c'est l'incertitude. Dans cette situation, le principe de précaution doit être appliqué. Est-ce surévalué ? L'avenir nous le dira. Ce qui peut paraître excessif à mon avis, c'est l'entrée dans la liste rouge de l'Office fédéral de la santé publique de Suisse (OFSP) de pays où un seul cas du variant Omicron a été détecté»
René Knusel, politologue
«On a reproché à l'OFSP de ne pas avoir pris toute la mesure du Delta. Cette fois-ci, il veut agir très tôt»
René Knusel, politologue
Fermer les frontières, une mesure efficace ?
«On peut en douter, une fois que le virus s'est déjà diffusé dans de nombreux pays, y compris le nôtre. Fermer les frontières n'a de sens que si l'on vit sur une île jusqu’alors complètement épargnée, ou pour limiter la pénétration d’un agent encore très circonscrit pendant que l’on prend des contre-mesures efficaces. Sinon, fermer les frontières, c'est comme empêcher d'autres loups d'entrer dans une bergerie où il y en a déjà cinq»
Didier Trono, virologue
«L'Afrique du Sud a un système de surveillance génomique qui n'a rien à envier au nôtre. Mettre au ban ce pays est inutile, car non seulement son économie va s'effondrer, mais ils vont regretter de nous avoir prévenus»
Didier Trono, virologue
Avec toutes ces inconnues, il faut donner l'impression qu'on maîtrise la situation. Instaurer de nouvelles mesures, c'est dire qu'on agit. Les autorités prennent évidemment un risque en agissant ainsi, mais on pourrait aussi leur reprocher leur inaction. Le gouvernement doit montrer qu'il a pris la mesure du problème, qu'il est capable de prévoir et d'anticiper»
René Knusel, politologue
Les mesures comme seule action politique ?
«L'idée n'est pas d'être irréprochable de la part du gouvernement, mais plutôt de marquer le coup. Les mesures comme les quarantaines visent à rassurer la population. On essaie de ralentir la progression de ce nouveau variant en donnant à la population l'impression de sécurité»
René Knusel, politologue
«A moins d’enfermer tout le monde à la maison, la mesure la plus efficace contre le Delta et la vague que nous subissons aujourd'hui, c'est la vaccination. Pour Omicron, on saura d’ici peu s’il est aussi neutralisé par les taux élevés d’anticorps neutralisants que l’on obtient après un tel rappel de vaccination»
Didier Trono, virologue
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source: epa kcna / kcna
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