La Suisse est huitième au classement Pisa, nous révèle l'étude publiée mardi. En détail, on apprend que les élèves suisses restent bons en mathématiques, mais qu'il est en revanche stable en sciences et en lecture, bien qu'un quart des élèves n'atteint pas le niveau minimal en lecture. Le niveau est toutefois supérieur à la moyenne OCDE dans ces trois matières.
En mathématiques, les élèves suisses de 15 ans obtiennent 508 points sur l’échelle PISA, pour une moyenne OCDE de 472 points en 2022. Six pays sont meilleurs, tous est-asiatiques. L'Estonie obtient des valeurs similaires à la Suisse; 73 pays ont des valeurs plus basses, dont la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Autriche. L'étude constate une «très faible baisse» des résultats suisses depuis 2015, où le score moyen était encore de 521 points. Mais la Suisse ne fait pas exception: la moyenne OCDE baisse aussi de 12 points entre 2015 et 2022.
19% des élèves suisses n'atteignent pas le niveau de compétences minimales en mathématiques, selon la définition de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La moyenne de l'OCDE d'élèves dans cette catégorie est toutefois supérieure, soit de 31%.
En lecture, les Suisses (483 points) sont significativement meilleurs que la moyenne de l’OCDE (476 points). 14 pays font mieux, 57 moins bien. La France, notamment, fait moins bien avec 474 points. A noter toutefois qu'un quart des élèves suisses, soit 25% n'atteignent pas la compétence minimale définie par l’OCDE, un pourcentage qui a crû de 5 points depuis 2015. Quatre pays de référence font mieux (Estonie, Canada, Finlande et Italie), mais la moyenne de l’OCDE (26%) ne se distingue pas de la Suisse de manière significative.
Si la performance suisse est relativement stable depuis 2015, la moyenne OCDE a, elle, baissé de 13 points. Parmi les pays voisins dont la performance a fléchi figurent l'Allemagne et la France avec respectivement -29 et -25 points.
Les élèves suisses sont aussi meilleurs en sciences naturelles (503 points) que la moyenne OCDE (485). Neuf pays se placent mieux, dont l'Estonie, le Canada et la Finlande, et 63 pays moins bien, dont l'Allemagne, l'Autriche, la France et l'Italie.
Si les performances des élèves suisses sont stables depuis 2015, d'autres pays font moins bien comme la France et l'Estonie (-8 points), la Belgique (-11 points), le Canada (-13 points) et l'Allemagne (-17 points). La moyenne de l’OCDE a, elle, diminué de 4 points entre 2015 et 2022.
Toutefois, un cinquième des élèves suisses (19%) n'atteignent pas le niveau minimal de compétence en sciences naturelles, une proportion statistiquement plus faible que dans la plupart des pays de référence.
L'étude PISA relève que l'importance majeure des variables non cognitives pour les performances scolaires. Ainsi, dans tous les pays, une faible performance en mathématiques est associée à une plus grande anxiété vis-à-vis de cette matière. Exception toutefois dans certains des pays asiatiques, les plus performants, qui ont des indices d’anxiété vis-à-vis des mathématiques élevés (Macao, Japon et Hong Kong).
Depuis PISA 2012, les filles ont en outre davantage d’anxiété vis-à-vis des mathématiques que les garçons, même si elles ont obtenu des résultats équivalents.
Le sentiment d’auto-efficacité des élèves en Suisse est supérieur à la moyenne de l’OCDE. Mais les filles ont un sentiment d’auto-efficacité plus faible que les garçons, et ce même à résultats égaux au test de mathématiques PISA.
Les garçons ont plus de deux fois plus de chances de déclarer que les mathématiques leur sont faciles que les filles, même s’ils obtiennent les mêmes résultats au test. Cette différence de genre s’observe également au niveau international et elle a augmenté entre 2003 et 2022.
L'origine sociale joue également un rôle significatif. Depuis 2003, les élèves des milieux défavorisés obtiennent des scores systématiquement inférieurs à ceux des élèves des milieux favorisés. Cette relation n’a jamais été aussi forte qu'en 2022: seule la performance du quart le plus privilégié reste stable, celle des autres se dégradant.
La pandémie de Covid-19 n'a pas eu d'impact négatif sur les compétences des élèves. En 2022, 19% des élèves suisses ont par ailleurs déclaré avoir été victimes de harcèlement. Un chiffre comparable à la moyenne OCDE, en baisse pour la plupart des pays dont la Suisse depuis 2018.
Enfin, la satisfaction générale à l’égard de la vie a baissé de manière statistiquement significative par rapport à 2018, tant en Suisse que dans l’OCDE. Depuis 2000, l'OCDE évalue les connaissances et les compétences des jeunes de 15 ans dans le monde avec son Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). 81 pays ont participé au test en 2022. (ats/sia)