Cela fait quelques années que les habitants de la commune de Meyrin (GE) n'ont plus de ligne de transports publics qui relie la partie historique du village jusqu'à la gare. En 2018, une véritable calèche avait tenté de combler cette lacune, mais le projet n'avait pas convaincu et avait été abandonné. Aujourd'hui, l'idée d'un «hippobus», autrement dit un «bus tiré par des chevaux», revient.
Comme la navette autonome, la calèche peut accueillir une quinzaine de passagers, même s'ils étaient moitié moins, mercredi durant l'essai, à cause des mesures sanitaires. Quant à la durée de parcours, les chevaux ont réussi à être légèrement plus rapides que l'ancien bus robotisé.
Cette navette s'arrêtait fréquemment et mettait parfois beaucoup de temps à redémarrer, a relevé Béatrice Herzig. Cette jeune femme, amoureuse des chevaux et apprentie cochère, est à l'origine du projet d'hippobus. Elle est persuadée que son concept peut séduire les habitants de la commune.
L'argent restera toutefois le nerf de la guerre. Si le projet est retenu, «il faudra le financer», a expliqué Eric Vuillemin, le président de l'association Meyrin durable. Une piste mènerait aux entreprises de la zone industrielle toute proche, une autre conduirait du côté des TPG ou des CFF pour un éventuel partenariat.
Les chevaux qui tirent la calèche sont des shires, une race originaire du centre de l'Angleterre. Impressionnants par leur taille, on les surnomme les gentils géants, comme l'explique Shkelzen Hajdari, de la Fondation des attelages du Léman. Ces chevaux de trait, en voie d'extinction, sont résistants à l'effort et très peu craintifs.
L'hippobus circulerait le matin et en fin de journée. Les animaux pourraient se reposer et se nourrir entre deux services dans une ferme voisine. La calèche sillonnera encore les rues de Meyrin, à titre d'essai, les 2 et 9 juin. Une pétition a par ailleurs été lancée pour soutenir le projet. (ats)