Le Parlement a décidé de faire travailler les femmes un an de plus. Qu'en pensez-vous?
Christiane Jaquet-Berger: Au nom de l'AVIVO suisse, nous sommes absolument opposés à ce changement. Il est inacceptable de vouloir mettre toute une série d'économies sur le dos des femmes. Proposer de travailler plus pour gagner moins, n'est, en aucun cas, une bonne solution pour stabiliser l'AVS. C'est un signe qui est donné du non-respect des classes les plus faibles. On a chanté les louanges des femmes qui ont œuvré dans les secteurs du soin et du commerce durant la pandémie et, aujourd'hui, comme récompense, on les oblige à travailler une année de plus.
Concrètement, quelles vont être les conséquences de cette décision pour les retraités, selon vous?
Elle ne touche pas les rentiers actuels, pourtant Dieu sait si un certain nombre d'entre eux ont déjà de la peine à tourner. Aujourd'hui, la rente moyenne n'est pas de 2400 francs par mois mais de 1800 francs. La situation actuelle n'est pas bonne mais ce qu'on promet aux futurs retraités est bien pire.
Mais, pour vous, ce n'est pas logique qu'hommes et femmes partent à la retraite au même âge?
Bien sûr, nous sommes favorables à l'âge de la retraite à 64 ans pour tous. Ça, ce serait équitable.
Le changement décidé par le Parlement permettrait de combler une partie du déficit de l'AVS. On parle de 10 milliards d'ici 2030. Si on y renonce, quelles sont les autres solutions?
On a toujours peint le diable sur la muraille avec le déficit mais l'AVS a tenu bon malgré les crises et l'espérance de vie qui augmente. C'est sûr qu'il y a des mesures à prendre mais pas celles qui sont proposées. Du côté de l'AVIVO, cela fait longtemps que l'on propose de faire glisser la part obligatoire du deuxième pilier, qui est en vrai danger, dans le premier qui est sûr et bien structuré. Cela ne réglerait pas tout mais c'est une solution de principe qui permettrait d'avoir un premier pilier solide, équitable, transparent et équitable. Sans compter que la gestion de l'AVS est bien meilleure marché.
En parallèle de cette décision du Parlement, les jeunes PLR ont lancé une initiative pour passer de 65 à 66 ans. On va monter jusqu'où?
Mais ça ne va pas monter, on ne va pas se laisser faire! Du moins, j'espère que le peuple suisse ne va pas se laisser faire. Je compte sur sa sagesse lors des votations pour éviter ce désastre.