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Economie

Les ETF séduisent les investisseurs suisses: tout comprendre

Avec les ETF, on est souvent gagnant, mais pas toujours.
Avec les ETF, on est souvent gagnant, mais pas toujours.Image: Getty

Les ETF cartonnent en Suisse: ce qu'il faut savoir avant d'investir

Les fonds négociés en bourse supplantent de plus en plus les fonds de placement traditionnels. Mais les ETF comportent aussi des risques.
01.11.2025, 12:0701.11.2025, 12:07
Maurizio Minetti / ch media

Frais peu élevés et risque relativement faible: les Exchange Traded Funds (ETF) séduisent de plus en plus les investisseurs. Ces fonds reproduisent par exemple un indice boursier comme le SMI, permettant ainsi d'investir simultanément dans plusieurs actions.

Il va de soi que les fonds qui reproduisent passivement des marchés entiers, ou certaines de leurs composantes nécessitent moins de gestion: nul besoin de gérants sélectionnant activement des actions. Cet investissement automatique dans les titres d'un indice se traduit généralement par des coûts plus faibles.

Une approche de la bourse qui séduit

Selon une nouvelle étude de la Haute école de Lucerne, les ETF ne représentent certes que 16% de l'ensemble des fonds de placement, avec environ 1500 produits, mais, depuis 2021, la majeure partie des nouveaux capitaux leur est destinée.

Cette tendance devrait se poursuivre: 87% des investisseurs actuels en ETF prévoient d'accroître leur engagement au cours des deux prochaines années, tandis qu'un tiers des personnes n'ayant encore jamais investi dans ces produits envisagent de le faire pour la première fois. Brian Mattmann, directeur de l'étude à la Haute école de Lucerne, parle d'un «changement de paradigme dans le comportement des investisseurs».

Selon l'étude, les investisseurs en ETF sont majoritairement âgés de moins de 45 ans, principalement des hommes et dotés d'un niveau de formation élevé. Dans la distribution de ces produits, les canaux numériques, tels que les portails financiers et les blogs, jouent un rôle central auprès des jeunes investisseurs, tandis que les plus âgés s'appuient davantage sur les recommandations de leurs conseillers bancaires.

Les adeptes des ETF apprécient avant tout la diversification et les faibles coûts qu'ils offrent.

Un marché très complexe et confus

Comme pour toute forme de placement, les ETF comportent eux aussi des risques. Nino Zebiri, expert en placements au VZ Vermögenszentrum, en énumère plusieurs:

«En principe, comme pour tous les autres fonds, un ETF ne doit pas être trop petit. Les ETF qui gèrent moins de 100 millions de francs risquent, faute de rentabilité, d'être un jour fermés par leur émetteur.»

Dans un tel cas, l'investisseur ne perd pas son argent, mais il pourrait ne plus avoir accès à ses avoirs pendant un certain temps. Zebiri souligne en outre que le marché des ETF est très complexe et peu transparent:

«Les investisseurs ne devraient choisir que des ETF dont ils comprennent réellement l'indice de référence»
Nino Zebiri, expert en placements chez VZ Vermögenszentrum.
Nino Zebiri, expert en placements chez VZ Vermögenszentrum.Image: dr

Il existe par exemple des fonds thématiques éphémères qui suivent des tendances passagères. Zebiri ajoute:

«Sur le long terme, les investisseurs s'en sortent souvent mieux avec des indices classiques»

Selon lui, les ETF inversés, également appelés short ETF, conviennent peu à la plupart des investisseurs. Le principe est simple: ces produits évoluent à l'inverse du marché. Ainsi, si l'indice américain S&P 500 recule de 5%, l'ETF enregistre un gain équivalent de 5%. «A long terme, toutefois, le rendement de tels produits s'écarte souvent fortement du rendement attendu», explique Zebiri. De plus, leurs frais sont généralement plus élevés que ceux des ETF classiques.

L'importance de la méthode de réplication

S'y ajoute le risque de contrepartie. «Les ETF sont, comme les fonds traditionnels, des patrimoines distincts», explique Zebiri. Il poursuit:

«Cela signifie que le capital investi est en principe protégé en cas d'insolvabilité de la société de gestion.»

Toutefois, la nature de cette protection dépend de la méthode de réplication utilisée par l'ETF.

Il existe deux types de réplication: physique et synthétique. Dans le cas de la réplication physique, l'ETF achète exactement les mêmes titres que l'indice qu'il reproduit, par exemple, les 20 actions du SMI. En revanche, avec la réplication synthétique, les actions suisses peuvent être remplacées par d'autres, par exemple des titres japonais. «On constitue ainsi un portefeuille présentant des caractéristiques de rendement et de risque similaires», explique Zebiri.

Le problème, c'est qu'avec la réplication synthétique, un contrat d'échange (swap) est nécessaire avec une contrepartie, par exemple une banque d'investissement. Cette dernière peut très bien faire faillite, ce qui exposerait l'investisseur à une perte financière. Les ETF à réplication synthétique étaient encore très répandus il y a quelques années, représentant presque la moitié de tous les ETF passifs sur le marché suisse. Aujourd'hui, selon Zebiri, ils ne constituent plus qu'environ 15%.

Prêts de titres et risques de contreparties

Parmi les ETF à réplication synthétique figurent, par exemple, les short ETF ou les leveraged ETF déjà mentionnés, qui ne reproduisent pas l'évolution d'un indice à l'identique, mais avec un certain effet de levier, par exemple le double. En raison de leurs risques accrus, ces produits conviennent toutefois rarement à la majorité des investisseurs.

Un risque de contrepartie se crée également lorsqu'un ETF pratique des opérations de prêt de titres. Dans ce cas, les titres d'un ETF sont prêtés à une contrepartie externe, comme un hedge fund ou une banque d'investissement. L'émetteur de l'ETF perçoit des frais pour ces titres prêtés, ce qui peut améliorer son rendement. Mais, là encore, le risque d'insolvabilité de la contrepartie demeure.

Traduit et adapté par Noëline Flippe

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