Les cantons et l'Union suisse des arts et métiers (Usam) poussent pour des assouplissements plus rapides qu'envisagés par le Conseil fédéral. L'idée de lier la fin de l'obligation du télétravail à des tests réguliers, les limites prévues pour les rassemblements et le port du masque dans les restaurants sont critiqués.
Au terme de la période de consultation, les cantons qui se sont prononcés soutiennent globalement le plan du gouvernement pour la quatrième étape d'assouplissements. L’évolution positive de la situation sanitaire et du taux de vaccination leur paraît, toutefois, justifier des pas plus rapides. Le Conseil fédéral doit annoncer sa décision mercredi prochain.
L'obligation du port du masque hors consommation à l'intérieur des restaurants, aussi, semble difficilement praticable. Fribourg est pour une obligation uniquement lors des déplacements. Le maintien du nombre de convives à quatre par table est jugé trop restrictif par certains cantons. Vaud souhaite le porter à six, Berne à dix. L'Usam réclame simplement la fin des restrictions.
Plusieurs cantons ne trouvent pas justifié le statu quo proposé pour les réunions et rassemblements. Pour les rencontres privées:
Et en extérieur?
Pour l'Usam, 100 personnes à l'intérieur et 300 à l'extérieur devrait être possible pour les événements privés, sans concepts de protection.
Là aussi on tend vers une hausse du nombre de personnes lors d'événements, aujourd'hui limité à 100 dedans et 300 dehors, quelques exemples:
A noter que pour Schwytz, Lucerne et Glaris, le grand nombre de réglementations pour les différents types de rassemblements rend difficile une vue d'ensemble, avec un effet négatif sur l'acceptation par la population.
Côté enseignement, le canton de Vaud s'oppose à des tests massifs de dépistage auprès des étudiants en période d'examens. Il attend aussi du gouvernement une autorisation d’enseignement en présentiel sans condition à la rentrée de septembre.
La branche de l'évènementiel juge «choquante» l'inégalité des exigences envers la restauration et le cinéma, et son secteur. Pour elle, il n'y a pas de raison qu'elle ne puisse pas aussi bénéficier d'un abandon des concepts de protection moyennant la présentation d'un passeport Covid.
Schwytz, pour sa part, demande que les piscines soient mises sur un pied d'égalité avec les bains thermaux et puissent également ouvrir.
A l'exception du Jura, l'idée de lier la levée de l'obligation de télétravail à des tests répétés, compliqués à réaliser pour les PME, ne trouve pas grâce aux yeux des cantons et de l'Usam. Si cette condition devait être maintenue, Vaud demande que les vaccinés au moins en soient dispensés.
Le Jura note que les différents contrôles prévus vont nécessiter des ressources conséquentes des cantons. C'est un problème pour ceux de sa taille.
Le canton de Berne demande au Conseil fédéral de lever l’ensemble des restrictions dès le 1er octobre, sauf apparition d'un nouveau variant contre lequel la vaccination ne protège pas.
L'Usam veut aller plus vite. Pour la faîtière de l'économie, le modèle proposé par le gouvernement viole la loi Covid-19. Au vu des données épidémiologiques, la situation particulière devrait être abrogée au 1er juin, considère-t-elle.
L'UDC, seul parti à s'être à nouveau exprimé à l'issue de la consultation, exige de même «un retour à la normale», avec suppression de l'obligation de télétravail, du masque, de la Task Force Covid et de toute restriction en général.
Le PLR avait estimé, lors de l'annonce du plan du Conseil fédéral, le 12 mai, que les assouplissements devaient être plus rapides dès que les groupes à risque auront été vaccinés. Le PS, les Verts et le Centre ont plaidé pour la prudence. (jah/ats)