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Egalité

75% des Suisses ne s'intéressent pas au langage non sexiste

75% des Suisses ne s'intéressent pas au langage non sexiste

Seul un quart de la population suisse estime que le débat sur le langage non sexiste est important.
22.05.2023, 06:0022.05.2023, 08:49
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La question de l'égalité des sexes et le débat autour des notions de «cancel culture» et de «woke» ne semblent intéresser qu'une petite minorité de personnes en Suisse. De même, peu de gens font attention au langage non sexiste au quotidien. Parallèlement, des termes comme «tête de nègre» sont toujours largement répandus.

Selon un sondage publié lundi par Tamedia et 20 Minuten, ces thèmes sont loin de faire partie des problèmes les plus urgents pour la majorité des Helvètes.

Seuls 18% des personnes interrogées considèrent l'égalité comme le problème le plus important et seulement 13% pour le sujet de la «culture de l'effacement» et du «woke». En revanche, les coûts de la santé, la prévoyance vieillesse ou les changements climatiques figurent en haut du tableau des préoccupations. A 28%, les femmes considèrent l'égalité comme plus urgente que les hommes (10%).

Langage non sexiste peu accepté

Le débat sur le langage non sexiste ne fait pas non plus partie des priorités des personnes vivant en Suisse. Il s'agit de l'utilisation de formes d'écriture qui incluent également les femmes et les personnes non binaires.

Seuls 23% les considèrent comme importantes ou plutôt importantes. Ici aussi, les femmes (27%) sont nettement plus nombreuses que les hommes (14%) à se préoccuper de cette thématique. En résumé, une petite minorité des personnes interrogées (24%) veille à un langage respectueux des genres. Les trois quarts ne s'en préoccupent pas ou plutôt pas.

L'utilisation d'un langage respectueux de l'égalité des sexes dans les médias ou lors d'interventions publiques est mieux acceptée: 30% y sont tout à fait ou plutôt favorables. Mais 68% des Suisses rejettent totalement ou partiellement un langage respectueux de l'égalité des sexes, dans ce domaine également.

Le masculin générique priorisé

La situation est pratiquement la même dans le monde du travail et dans la vie quotidienne privée: seuls 22% sont favorables à l'utilisation d'expressions non sexistes, 75% les rejettent partiellement ou complètement.

La moitié des personnes interrogées utilisent toujours ou souvent le masculin générique, c'est-à-dire la forme masculine pour désigner des personnes ou des professions, même s'il ne s'agit pas uniquement d'hommes. Même chez les femmes, ce chiffre s'élève à 45% (54% chez les hommes). Cette forme est rarement ou jamais utilisée chez 25% des femmes et 15% des hommes.

«Mademoiselle» de moins en moins usité

Parallèlement, des termes problématiques sont loin d'avoir disparu du langage courant. 46% des personnes interrogées disent encore souvent parler de «tête de nègre» et considèrent que ce terme n'est pas problématique. Le 18% des sondés n'utilisent ce mot que dans un contexte particulier.

L'expression «pays du tiers-monde» ne choque pas le 60% des personnes interrogées. Idem à 74% pour le mot «infirmière» et à 73% pour «hôtesse de l'air», deux termes désignant des professions encore considérées comme «féminines».

En revanche, le terme «Mademoiselle» n'est plus utilisé que par un quart des sondés et celui de «yougo» que par 19% de la population helvétique.

Selon l'enquête, les hommes utilisent en général plus souvent ces expressions et les considèrent comme moins polémiques que les femmes. Ces termes font moins débat à la campagne que dans les villes, précise l'étude.

L'enquête a été réalisée fin mars en collaboration avec l'institut Leewas auprès de 30'754 personnes de toute la Suisse, avec une marge d'erreur de +/- 1 point de pourcentage. (ats)

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