Tout risque de violence est-il à présent écarté? Un «malentendu» semble avoir été dissipé entre la direction de l’Université de Lausanne (Unil) et les opposants à la venue du président français Emmanuel Macron, le 16 novembre sur le campus lausannois. A l’occasion d’une visite officielle en Suisse, il doit échanger deux heures durant sur le thème de l’Europe avec son homologue suisse Alain Berset, dans le bâtiment Amphimax.
Au cours d’une réunion qui s’est tenue, ce vendredi matin, dans le château de Dorigny, sis sur le campus, les deux parties ont accordé leurs violons, a appris watson. Ceux qui protestaient contre la présence du chef de l’Etat français dans les murs de l’Unil, lui reprochant sa politique «antisociale» en France et son «soutien inconditionnel» à Israël dans la guerre en cours à Gaza, ont appris qu'ils pourraient prendre la parole lors de l’échange public qu’il aura avec le président de la Confédération, Alain Berset.
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A cette occasion, le conseiller communal socialiste lausannois Mountazar Jaffar, assistant en science-politique à l’Unil, l’une des figures de la mobilisation en faveur de la Palestine dans le chef-lieu vaudois, posera une question en lien avec la guerre au Proche-Orient.
La rencontre de ce vendredi 10 novembre intervient après une série de propos intimidants publiés sur différentes plateformes telles WhatsApp ou Telegram à l’approche du sommet Macron-Berset le jeudi 16 à l’Unil. Cette semaine, Le Temps rapportait des menaces lancées contre le président français, faisant écho ou non à l'actualité de ces derniers mois dans l'Hexagone: «On lui lancera des tomates», «ça va l’attendre à l’entrée du bâtiment», «batte de baseball à la main», « go venir en abaya».
Un membre du canal Telegram confiait au quotidien genevois:
A ces motifs s’en est ajouté un autre, la guerre à Gaza, le chef de l’Etat français passant pour un soutien sans faille d’Israël aux yeux de groupes d’extrême gauche et propalestiniens jusque-là décidés à chahuter sa venue. Une pétition apparue jeudi sur le compte Instagram Lausanne-Palestine invite (ou invitait) la direction de l’Unil à «un dialogue constructif», comme l’a constaté watson.
Cette présentation s’accompagne de menaces voilées: «Il est essentiel dans ce contexte de souligner que l’indifférence de l’Unil à l’égard de la souffrance des étudiant.e.s.x peut avoir de graves conséquences sur leur santé mentale. Ignorée, cette tristesse se transforme peu à peu en colère avec le potentiel de susciter des perturbations. (…)»
Si les auteurs de la pétition rapportent «les chiffres de l’Unicef, faisant état de plus 9400 morts, dont plus de 4000 enfants» dans la bande de Gaza en raison des bombardements israéliens, ils passent sous silence l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre qui a fait 1400 morts côté israélien, essentiellement des civils.
Mountazar Jaffar, qui n’est pas à l’origine de la pétition, était dans la délégation «anti-Macron » reçue vendredi matin par des membres de la direction de l’Unil. «Je comprends les intentions des pétitionnaires et partage leur incompréhension. Je critique tout autant le soutien inconditionnel apporté par la France à Israël. Dans cette guerre, il s’agit de l’oppression du peuple palestinien privé de sa terre par une puissance impérialiste et colonisatrice. Israël est une création de l’Occident.»
La direction de l’UNIL parle d’un «échange constructif» avec ceux qui se présentaient comme hostiles à la visite du président Macron. Une source proche de la direction rapporte: