L'après-midi du 16 novembre à Renens, alors qu'Emmanuel Macron s'apprêtait à partir pour Genève en train, en compagnie d'Alain Berset, il a été interpellé par trois jeunes individus l'appelant à démissionner. Un incident qui a amené la police vaudoise à intervenir.
Pour rappel, ce jour-là, Emmanuel Macron s'était rendu à l'Université de Lausanne afin d'échanger avec les étudiants avant de se rendre au Cern à Genève.
La police cantonale est désormais accusée d'avoir traité de manière disproportionnée les trois personnes qui auraient protesté bruyamment, mais pacifiquement, contre Emmanuel Macron. Vincent Keller, député du Parti ouvrier et populaire (POP) au Grand Conseil vaudois et domicilié à Renens, a déposé cette semaine une interpellation sur cet incident.
Dans son texte, il décrit la scène comme suit: à 14h30, alors que le président se trouvait dans la gare, trois personnes auraient crié deux fois «Macron, démission!» à environ 80 mètres de distance, derrière des barrières. Par la suite, les trois jeunes gens auraient été arrêtés et, selon les dires de l'élu, un policier aurait «violemment agressé l'un d'entre eux, cherchant à l'intimider».
Toujours d'après le politicien, le contrôle qui a suivi a duré plus d'une heure. Les trois personnes auraient ensuite été fouillées, menottées et emmenées dans un fourgon pénitentiaire au quartier général de la police.
Là, deux d'entre eux auraient été contraints de donner leurs empreintes digitales avant d'être placés en cellule. Selon Vincent Keller, jamais les personnes concernées n'auraient été explicitement informées de leur détention ou de la possibilité de contacter un avocat. Avant leur libération, on leur aurait indiqué qu'elles seraient poursuivies pour infraction au «règlement général de police». Deux jours plus tard, le samedi matin, la police leur a annoncé qu'après examen, aucune charge ne serait retenue contre elles.
Le député Vincent Keller veut maintenant savoir ce que pense le Conseil d'Etat des moyens de contrainte utilisés et comment il s'assure que la police respecte les droits fondamentaux des citoyens. Le gouvernement cantonal a trois mois pour répondre et donner son avis.
Interrogée, la police cantonale vaudoise ne prend pas position. Elle se contente de répondre que, dans le cadre du dispositif de sécurité mis en place autour de la visite d'Etat, trois personnes ont été arrêtées pour trouble de l'ordre public. Elles ont été soumises à un contrôle d'identité au poste de police et ont ensuite été relâchées sans inculpation.
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker