Les températures se sont bien rafraîchies ces derniers jours. Mais le week-end prochain, à l'occasion de la huitième édition de sa traditionnelle soirée annuelle baptisée Meules, la société de jeunesse de Molondin a commandé du chaud. Et, comme d'habitude, elle voulait du monde au balcon. L'affiche de l'évènement rappelle que l'entrée est gratuite pour les «poitrines proéminentes» (sic).
Les réactions outrées ont fusé. Des mouvements féministes à la Jeunesse socialiste vaudoise, en passant par la présidente du Conseil d'Etat vaudois, cette affiche sexiste a suscité des réactions d'indignation. «Non! Sérieux?», s'est offusquée Nuria Gorrite sur Instagram.
«Le but, c'est de rire et faire la fête. Dans notre esprit, il n'a jamais été question de discriminer qui que ce soit», a tenté de dédramatiser Nelly Pittet, la présidente de la jeunesse de Molondin complètement dépassée par ce «bad buzz». Vice-présidente et responsable médias de la Fédération vaudoise des jeunesses campagnardes, Lucie Theurillat constate que des choses considérées comme de l'humour il y a encore quelques années ne passent plus aujourd'hui. «Il faut en prendre compte», admet-elle.
Preuve d'un changement radical des mentalités, le message qui a suscité autant d'indignation est reconduit annuellement sans que personne ne trouve rien à y redire. Le temps de la fête, avec l'afflux des jeunes des villages environnants, Molondin, 250 âmes, voyait sa population doubler. Lors de la première édition, en 2012, on pouvait lire ceci dans la réclame de cette soirée festive: «Et vive vive vive les gros nichons! Les paires de seins, comme du melon! En pomme, en poire, ovale ou rond, faut du volume sous l'téton (...) Les boilles sont à l'honneur cette année à Molondin. Entrée: 5.- / Gratuit pour poitrines proéminentes».
Depuis, le même message a toujours été seriné par les jeunes organisateurs. Mais, comme dirait l'autre, «le temps d'avant, c'est le temps d'avant...» La jeunesse campagnarde l'a tellement bien compris que samedi, les poitrines proéminentes devront, finalement, passer à la caisse. (apn)