Selon l'indice du Forum économique mondial (WEF) publié mercredi à Genève, une semaine après la grève féministe, la Suisse fait un peu moins bien que l'année dernière en termes absolus. Elle ne figure pas non plus parmi les tout premiers sur les salaires, le fossé entre les sexes n'ayant été diminué que de 70%.
Parmi les différents pays, la Suisse recule surtout loin derrière l'Islande, qui reste la meilleure. La Norvège gagne un rang pour prendre la deuxième place et dépasse la Finlande.
Par région, l'Europe est celle, pour la seconde année consécutive, qui a réussi le plus à réduire la différence entre hommes et femmes, de près de 77%. La Suisse est 13e dans ce bloc régional.
Parmi les quatre indicateurs rassemblés dans l'évaluation du WEF, elle n'arrive qu'au 63e rang pour la participation économique. Pire encore, elle qui est habituellement saluée pour son éducation, elle figure au-delà de la 100e place sur la parité sur cette question. Pour autant, elle reste première pour le taux d'alphabétisation, l'accès à l'éducation supérieure ou le ratio à la naissance.
La Suisse est 115e sur la santé, seul indicateur pour lequel elle a progressé en un an par rapport aux différents autres Etats. Elle se trouve en revanche parmi les 15 premiers pour l'émancipation politique.
Les femmes continuent de subir un taux de chômage plus élevé que les hommes, 4,5% contre 4,3% en Suisse. Leur accès aux postes à responsabilités dans les entreprises est près de dix points de pourcentage inférieur. Après une amélioration depuis huit ans, cet indicateur a reculé l'année dernière, revenant au chiffre de 2021.
L'année dernière, la situation mondiale était revenue à celle d'avant la pandémie. Depuis, le décalage entre hommes et femmes n'a diminué que de 0,3 point de pourcentage en un an. Cette amélioration est surtout due à l'éducation.
Près de 120 pays ont fait reculer d'au moins 95% la différence entre les sexes sur cette question. La part n'atteint que 60% pour la participation économique et moins d'un quart pour l'émancipation politique.
Les femmes ne constituent également que 30% environ des employés actifs dans l'intelligence artificielle (IA), parmi les écosystèmes qui changent le plus rapidement, comme les autres nouvelles technologies. Le fossé numérique explique d'ailleurs largement les inégalités entre hommes et femmes, ajoute aussi le rapport. Alors même que les données montrent que les femmes sont plus efficaces sur les nouvelles technologies.
En près de 20 ans, la parité n'a progressé que de 4,1% dans le monde. Outre les 131 ans pour y parvenir, la situation est pire encore pour certains indicateurs. Il faudra 169 ans pour absorber le décalage sur la participation économique et 162 ans pour celui sur l'émancipation politique. (jah/ats)