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Cassis part au Proche-Orient pour se faire sa propre idée

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Ignazio Cassis doit atterrir en milieu d'après-midi à Tel-Aviv.Keystone

Critiqué, Cassis part au Proche-Orient pour avoir sa propre idée

Le conseiller fédéral effectue un passage éclair en Israël et en Cisjordanie ces deux prochains jours. Il a essuyé de vives critiques ces dernières semaines pour sa ligne vis-à-vis de la situation à Gaza.
10.06.2025, 14:4110.06.2025, 14:41
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Ignazio Cassis veut se faire sa propre idée de la situation actuelle au Proche-Orient. En proie à des critiques grandissantes ces dernières semaines, le conseiller fédéral se rend mardi et mercredi en Israël pour une visite éclair qui le mènera aussi en Cisjordanie.

Le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) doit atterrir en milieu d'après-midi à Tel-Aviv. Au total, il passera un peu plus d'une vingtaine d'heures dans la région. Parmi les objectifs, celui d'étayer sa propre opinion sur l'assistance humanitaire dans la région.

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La semaine dernière, Cassis s'était attiré une vague réprobatoire. Notamment au moment de justifier la raison pour laquelle la Suisse ne s'est pas associée à une lettre d'une vingtaine d'Etats européens demandant que l'aide soit pilotée par l'ONU et les ONG humanitaires.

Le Tessinois estimait que cette missive faisait un «procès d'intention» a priori sur le plan israélien de contrôler la distribution de l'assistance, au travers de la controversée Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans les premières distributions menées par cette entité établie aux Etats-Unis et qui avait enregistré une filiale non opérationnelle à Genève.

Alors que les tirs ont été attribués à l'armée israélienne, le conseiller fédéral estimait qu'«on ne saura jamais» qui est vraiment responsable. Autre critique de parlementaires et d'ONG, le chef du DFAE reste sur sa ligne qui renvoie dos à dos Israël et le Hamas, là où beaucoup souhaiteraient le voir condamner plus fermement les frappes et le blocage de l'aide par l'Etat hébreu.

Rencontre avec des humanitaires

Cassis se rend en Israël en pleine polémique sur l'arraisonnement dans les eaux internationales d'un bateau d'activistes qui souhaitaient symboliquement acheminer un peu d'aide dans la bande de Gaza pour briser le blocus.

Les attaques contre le conseiller fédéral viennent également de l'écosystème diplomatique. Des dizaines d'anciens ambassadeurs suisses et des centaines de membres du personnel du DFAE reprochent à Cassis de ne pas avoir un ton suffisamment ferme sur l'attitude israélienne.

Selon plusieurs agences onusiennes, toute la population de la bande de Gaza est affamée. Il y a quelques jours, la présidente de Médecins Sans Frontières (MSF) Suisse Micaela Serafini avait invité le chef du DFAE à venir parler à ses collaborateurs de l'aide dans la bande de Gaza.

«La Suisse n'a pas perdu sa crédibilité. Mais celle-ci doit être renforcée, c'est sûr»

Mardi soir, Cassis doit rencontrer bien les représentants d'organisations soutenues par la Suisse et qui sont actives dans la bande de Gaza.

Pas de discussion avec Netanyahou

La Suisse avait été déjà largement ciblée pour avoir suspendu son aide à l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans les territoires palestiniens. Une approche à l'encontre de ce que tous les acteurs, en dehors de l'Etat hébreu et de son allié américain, considèrent comme la plus adaptée pour aider la population.

La question de l'aide humanitaire n'est pas la seule au menu. Le conseiller fédéral doit ensuite retrouver mercredi matin le premier ministre palestinien Mohammad Mustafa puis le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar. Aucune rencontre n'est en revanche prévue avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

La Suisse doit arrêter sa position avant la conférence à l'ONU sur la solution à deux Etats prévue du 17 au 20 juin à New York. Plusieurs pays pourraient à cette occasion déclarer reconnaître un Etat de Palestine, même si le document final devrait plutôt appeler à des efforts pour pouvoir aboutir à cette étape. Les alliés d'Israël, qui s'opposent sans surprise à ce scénario, affirment qu'une telle décision politique revient à légitimer le Hamas. (jzs/ats)

Elle a 9 ans et documente Gaza comme une vraie journaliste
Video: watson
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Ignazio Cassis au Proche-Orient: Premières «bonnes discussions»
En proie à des critiques grandissantes ces dernières semaines, le conseiller fédéral est arrivé mardi en Israël pour se faire sa propre idée de la situation actuelle au Proche-Orient. Après avoir vu en soirée des humanitaires, il thématisera mercredi leurs préoccupations auprès de l'Etat hébreu.

Arrivé en fin d'après-midi à Tel-Aviv, il passera au total un peu plus d'une vingtaine d'heures dans la région. Parmi les objectifs, celui d'étayer sa propre opinion sur l'assistance humanitaire dans la région.

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