L'initiative communale «Genève Zéro pub» est soumise au souverain le 12 mars, plus de cinq ans après son lancement. Elle demande d'interdire l'affichage publicitaire commercial pour libérer l'espace urbain et lutter contre la surconsommation et les représentations stéréotypées.
Le sort de cette initiative, déposée en novembre 2017, devrait ainsi être scellé après une longue saga. Le texte avait été partiellement invalidé par le Conseil d'Etat, avant d'obtenir le feu vert de la justice genevoise suite à un recours. Il avait ensuite été contesté jusqu'au Tribunal fédéral (TF) qui avait admis qu'un règlement communal peut restreindre la liberté économique.
Le Conseil municipal de la Ville de Genève avait adopté l'initiative en 2021, puis validé son règlement d'application. Mais celui-ci a été attaqué par voie référendaire par ses opposants. Le sujet est donc en votation, «une première mondiale», selon le comité unitaire «Oui à Zéro pub» qui réunit les partis de gauche et des associations environnementales, féministes et anticapitalistes.
Le règlement interdit l'affichage de la publicité à des fins commerciales, sans toucher à l'affichage culturel ou à portée éducative promouvant des événements. Considérés comme une pollution visuelle et une entrave à la mobilité, les panneaux qui encombrent trottoirs et façades disparaîtront. Un petit nombre sera laissé vierge pour les associations et l'expression citoyenne et artistique.
Pour les référendaires, le texte privera la Ville de Genève de dix millions de francs de recettes, tout en pénalisant les artisans et entrepreneurs locaux. Réunissant la droite et des représentants des milieux économiques, les opposants dénoncent aussi une atteinte à la liberté de commerce et une vision moralisante voire une censure inquiétante. (sas/ats)