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Don de sang: pourquoi «les réserves sont critiques» aux HUG

En manque de sang, les HUG ont dû reporter certaines opérations
Image: Keystone

Pourquoi les HUG ont dû reporter certaines opérations

Les Hôpitaux universitaires de Genève font face à une pénurie de plaquettes et de globules rouges, due à une forte consommation de produits sanguins. Dans d'autres régions également, les stocks sont très bas.
07.10.2025, 16:5407.10.2025, 19:03

Une pénurie de sang frappe actuellement les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). «Les réserves sont critiques», a écrit ce lundi soir l'établissement sur ses réseaux sociaux. Selon la publication, tous les groupes sanguins affichent des niveaux allant de «bas» à «dangereusement bas». Un «appel urgent» au don a été lancé.

Cette situation s'explique par une consommation importante de produits sanguins, explique Sophie Waldvogel, responsable du Centre de transfusion sanguine des HUG: «Ces derniers jours, nous avons traité plusieurs accidents hémorragiques, ainsi que de nombreux patients avec des pathologies oncologiques intensives», indique-t-elle. Cela a conduit à une baisse généralisée des réserves de sang et de plaquettes.

Ces dernières sont particulièrement sujettes à la pénurie, en raison de leur durée de vie très courte: sept jours, contre 42 pour les globules rouges. «Il est donc plus facile de se retrouver avec des stocks vides», note la médecin, tout en soulignant que le manque actuel concerne les deux produits.

«La situation a été tendue lundi et cette nuit. Nous avons dû faire des efforts particuliers pour répartir les concentrés plaquettaires disponibles en fonction des besoins», poursuit-elle. Et d'ajouter:

«Certaines opérations non urgentes nécessitant beaucoup de produits sanguins ont été reportées de quelques jours»
Sophie Waldvogel

L'hôpital est toutefois parvenu à éviter le scénario du pire, assure Sophie Waldvogel: il y a toujours eu suffisamment de sang pour accueillir les urgences. Et, à partir de ce mardi, les choses ont commencé à aller un peu mieux. La responsable du Centre de transfusion sanguine espère que l'équilibre pourra être rétabli en fin de semaine. «Il suffit de deux jours pour se retrouver dans une situation de pénurie, mais il en faut sept à dix pour en sortir».

Sophie Waldvogel est responsable du Centre de transfusion sanguine des HUG.
Sophie Waldvogel est responsable du Centre de transfusion sanguine des HUG.Image: KEYSTONE

De telles pénuries surviennent une à trois fois par année, renseigne Sophie Waldvogel. Leur durée dépend des produits concernés, mais la manière d'y mettre fin est toujours la même: il faut faire appel à plus de donneurs.

«Nous sommes toujours sur le fil du rasoir»

Les HUG ont également pu compter sur le soutien d'autres régions. «Les 11 services de transfusions de Suisse s'entraident et répartissent les ressources en fonction des besoins», explique la médecin. «Ce lundi, nous avons été soutenus par Fribourg, par exemple».

Si cette pénurie concerne spécifiquement les HUG, les autres régions ne s'en sortent pas forcément beaucoup mieux. «La situation actuelle n'est pas urgente, mais les stocks sont vraiment bas», indique Véronique Coppey-Uster, chargée de communication chez Transfusion Interrégionale CRS, l'organisation assurant l'approvisionnement en produits sanguins vitaux des hôpitaux de Vaud, Valais et Berne.

Les vacances d'automne et les départs à l'étranger qui en découlent compliquent les choses, poursuit-elle. Le grand nombre de personnes actuellement malades à cause des virus de saison réduit également le nombre de donneurs disponibles.

Pourtant, au-delà de ces difficultés saisonnières, la situation est globalement devenue plus compliquée depuis la période Covid, précise Véronique Coppey-Uster. «Les dons arrivent plus ou moins à remplir nos besoins, mais nous sommes toujours sur le fil du rasoir», ajoute-t-elle.

«Depuis plusieurs années, nous devons nous battre pour chaque poche de sang»
Véronique Coppey-Uster

«On ne peut pas vraiment affirmer que le nombre de donneurs diminue au fil du temps», rapporte de son côté Sophie Waldvogel. Elle remarque toutefois que leur âge moyen est relativement élevé, à savoir 44 ans. «C'est préoccupant, car on devrait avoir plus de jeunes», commente-t-elle.

Atteindre davantage de jeunes est aussi l'objectif de Transfusion Interrégionale CRS, qui a récemment développé une application mobile dédiée au don de sang.

«Les campagnes que nous organisons dans les universités fonctionnent très bien et impliquent beaucoup de jeunes. Pourtant, ces participants ne deviennent souvent pas des donneurs réguliers. Nous devons régulièrement leur rappeler l’importance de ces dons pour qu’ils y pensent.»
Véronique Coppey-Uster.

De son côté, Sophie Waldvogel prévient que les besoins ne vont pas diminuer au cours de ces dix prochaines années. «Il faut garder à l'esprit qu'aucun médicament ne peut remplacer le sang», conclut-elle.

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