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Salaire minimum à Genève: jobs d'étudiants en question

Funny man finds time for business during summer holiday at seaside. Serious chubby entrepreneur working on computer while on vacation. Busy plus size guy in striped swimsuit using his laptop at beach
4400 francs pour un job d'été? Le salaire minimum fait grincer des dentsImage: Shutterstock

Pourquoi les jobs étudiants pourraient disparaître à Genève

L'économie genevoise sonne l'alarme: les jobs étudiants pourraient disparaître, car les entreprises trouvent le salaire minimum trop élevé.
09.04.2024, 05:5209.04.2024, 07:43
Julian Spörri / ch media
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Qu'il s'agisse de vendre de la glace à la piscine ou de louer des pédalos au bord du lac: l'été est la période des jobs étudiants. Les entreprises touristiques sont à la recherche de personnel supplémentaire et de nombreux secteurs font face à des absences pour vacances. Les étudiants engagés entre juin et septembre tombent à point nommé.

Dans le canton de Genève, pourtant, les patrons font grise mine, la cause? La rémunération qui laisse peu de marge de manœuvre. Comme Bâle-Ville, Neuchâtel, le Jura et le Tessin, Genève connaît un salaire minimum de 24,32 francs par heure (4400 francs par mois),le plus élevé du pays. Alors que les étudiants se réjouissent de ces sommes, les chefs d'entreprise se mettent à réfléchir.

Demande d'assouplissement

Le nombre de jobs d'été a «fortement» diminué depuis l'introduction du salaire minimum en novembre 2020, avertit le PLR genevois cette semaine dans un communiqué. Il demande dans un projet de loi que les entreprises puissent déroger au salaire minimum pour les jobs d'été. Les étudiants de moins de 25 ans, employés pour un maximum de soixante jours pendant les vacances universitaires, ne devraient pas bénéficier du salaire minimum. Aujourd'hui, des salaires plus bas ne sont possibles que si le secteur dispose d'une convention collective de travail et d'un accord des partenaires sociaux. Ce n'est presque jamais le cas.

«Au lieu de payer un job d'été au salaire minimum, les entreprises préfèrent embaucher quelqu'un avec plus d'expérience pour cet argent»
Véronique Kämpfen, députée PLR au Grand Conseil genevois

La députée PLR au Grand Conseil genevois, également directrice de la communication de l'Association des entreprises romandes, ne peut fournir de chiffre, mais elle affirme recevoir de nombreux retours semblables de chefs d'entreprise. Quant aux jeunes, ils se plaignent également du manque de jobs d'été. «Certains vont même dans le canton voisin de Vaud pour vendre de la glace et gagner un peu d'argent de poche», ajoute-t-elle.

Pour José Ramirez, professeur d'économie à l'Université de Genève, les problèmes ne sont pas surprenants. Il est difficile d'imaginer que tous les employeurs soient disposés à payer le salaire minimum pour un job saisonnier.

Les syndicats protestent

José Ramirez étudie scientifiquement les effets du salaire minimum genevois. Dans un rapport de fin 2023, il conclut que le salaire minimum n'a pas eu d'impact sur le chômage dans l'ensemble de la population. Seule la légère augmentation du chômage concerne les jeunes adultes de moins de 25 ans. Cela pourrait être lié au fait que, selon les employeurs, les jeunes adultes sont moins attractifs en raison du salaire minimum. Ils ne peuvent plus être embauchés à des salaires inférieurs à ceux des personnes plus expérimentées. Cela se voit-il aussi dans les jobs d'été ? Non, estime le professeur d'économie.

«Il est peu probable qu'un travailleur mieux qualifié soit embauché si l'entreprise n'a besoin de lui que pendant deux mois d'été»
José Ramirez, professeur d'économie

En revanche, il est possible que, au lieu des étudiants, des jeunes de moins de dix-huit ans soient plus souvent employés. Le salaire minimum ne s'appliquant pas à eux. Cette hypothèse ne peut pas être prouvée, souligne José Ramirez qui ne dispose pas de chiffres. Le débat actuel peut toutefois être salué selon le professeur d'économie.

Du côté des syndicats, qui parlent d'une attaque contre le salaire minimum, ce débat n'amuse guère.

«Ce n'est pas parce que c'est l'été et qu'il s'agit d'étudiants, que le dumping salarial devient soudainement acceptable»
Davide De Filippo du syndicat SIT

Il est gêné que le PLR parle d'argent de poche. Pour de nombreux étudiants, il s'agit de financer leurs études. «C'est de plus en plus difficile compte tenu de l'augmentation du coût de la vie.»

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