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Esclavage à Genève: le procès des Hinduja reprendra en mars

Esclavage à Genève: le procès d'une riche famille reprendra en mars

Deux membres de la famille Hinduja, soit la belle-fille et le fils de Prakash Hinduja (au centre avec la capuche et avec la casquette), arrivent au Palais de justice à Genève.
La belle-fille et le fils de Prakash Hinduja (au centre avec la capuche et avec la casquette), arrivent au Palais de justice à Genève.Keystone
Les plaignants, recrutés en Inde, affirment avoir dû travailler sans relâche et ceci pendant des années dans un climat de peur, pour un salaire de quelques centaines de francs par mois.
25.01.2024, 23:09
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Ajourné une première fois il y a dix jours, le procès de quatre membres de la famille Hinduja, accusés de traite d'êtres humains, a repris jeudi devant le Tribunal correctionnel de Genève. Les requêtes procédurales de la défense ont été rejetées.

Deux prévenus étant absents pour la deuxième fois, le Tribunal correctionnel a engagé la procédure par défaut et pourra aller de l'avant sans eux. Cette décision est tombée en fin d'après-midi après de longues plaidoiries. La présidente du Tribunal correctionnel a suspendu l'audience, qui devrait reprendre en mars.

Selon le Ministère public, la famille a exploité pendant des années des employés de maison dans leur villa à Cologny (GE). Ces personnes recrutées en Inde provenaient de milieux très pauvres.

«Une frénésie galopante»

Les prévenus contestent ces charges. Les avocats de la défense ont d'emblée demandé jeudi la récusation du Tribunal correctionnel dans son ensemble. Ils ont dénoncé une «apparence de prévention» de la part des juges. L'un des avocats de la défense, Nicolas Jeandin, a fustigé «la frénésie galopante du Tribunal» qui veut avancer «contre vents et marées».

Son confrère, Robert Assaël, a reproché au Tribunal de vouloir passer en force, ce qui donne une impression de partialité. Mais pour le premier procureur Yves Bertossa, «tout a déjà été invoqué et écarté par le Tribunal fédéral». Excédé, le Ministère public fustige un abus de procédure et de mauvaise foi. Comme la quinzaine d'autres demandes de récusation déjà formulées, celle-ci a été rejetée.

«Tout et n'importe quoi»

Jeudi matin, comme lors de la première audience du 15 janvier, les parents Hinduja, soit Prakash Hinduja (78 ans) et son épouse (75 ans) étaient absents pour des raisons médicales. Ils se trouvent à Dubaï et leur état de santé les empêche de voyager. Le fils Ajay (56 ans) et la belle-fille (50 ans) étaient présents. Les trois plaignants, entourés de leurs avocats, assistaient aux débats.

Remontés contre cette nouvelle demande de récusation, les avocats des plaignants ont dénoncé le mépris des prévenus envers les victimes. Ils reprochent à la défense de tout faire pour ne pas ouvrir les débats. Les prévenus inventent tout et n'importe quoi pour ne pas affronter la justice, selon Me Lorella Bertani.

Faux! rétorquent les avocats de la défense, qui ont insisté sur l'état de santé préoccupant des deux prévenus absents et sur leur volonté de s'exprimer devant la justice. Il ne s'agit pas d'une dérobade, mais du respect du code de procédure pénale, estime la défense. Les avocats ont notamment demandé, sans succès, la nullité de la première audience, l'invalidation du mandat de comparution et le renvoi des débats.

Déjà condamnés en 2007

Les parents Hinduja ont déjà été condamnés en 2007 pour avoir employé du personnel au noir. En avril 2018, les quatre membres de la famille, dont la villa de Cologny était sous surveillance policière, ont été arrêtés. Les plaignants ont affirmé devoir travailler sans relâche, dans un climat de peur et pour un salaire de quelques centaines de francs par mois.

Trois autres ex-employés ont retiré leur plainte au cours de la procédure. Selon le Ministère public, une quinzaine d'autres personnes auraient été recrutées pour travailler dans la villa dans des conditions d'exploitation semblables, mais elles n'ont pas pu être identifiées, ou localisées. (ats/jch)

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