Des dizaines de milliers de personnes manifestent samedi après-midi dans plusieurs villes à l'occasion de la grève féministe. Les syndicats et les collectifs féministes demandent davantage de mesures pour une «véritable égalité».
L'Union syndicale suisse a appelé à une grève féministe sous le slogan «Pas de retour en arrière – ensemble pour plus d'égalité». Des actions ont été mises en place dans 25 villes et communes suisses, dont six en Suisse romande. A Bâle, quelque 5000 personnes ont pris part à la manifestation, qui a débuté à 14h30, selon un journaliste de Keystone-ATS sur place.
A l'occasion de la grève des femmes, l'USS exige des employeurs et des politiques qu'ils prennent des mesures pour que l'égalité soit enfin réalisée, car elle est encore loin d'être atteinte, avait-elle écrit avant la manifestation.
L'USS rappelle que les femmes gagnent en moyenne 1364 francs de moins par mois que les hommes. De plus, les professions comptant une importante proportion de femmes continuent également d'être moins bien payées.
L'année dernière, «nous avons (même) dû accepter des reculs massifs», pouvait-on lire dans un communiqué des organisateurs de la manifestation à Bâle. Et de préciser que «des droits durement acquis en Suisse, comme la protection de la maternité, ont été remis en question».
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues à Genève, Fribourg et Sion à l'occasion de la grève des femmes, samedi. A Lausanne, il n'y a pas eu de défilé mais un rassemblement place St-François, rebaptisée Sainte-Françoise. En milieu d'après-midi, un impressionnant cortège s'est formé aux alentours de la gare de Cornavin, à Genève. Les manifestantes, très majoritaires dans le défilé, sont descendues en direction du lac, puis ont traversé le pont du Mont-Blanc. Leur parcours s'achevait au parc des Bastions.
Le violet était la couleur dominante de la foule. La police genevoise a décompté 3500 participantes au cortège, Keystone-ATS en a compté quelques milliers de plus. Les slogans, loin de tourner uniquement autour des questions d'égalité des sexes, faisaient très souvent référence à la guerre à Gaza. A côté des pancartes, on pouvait apercevoir de nombreux drapeaux palestiniens.
A Fribourg, le collectif de la Grève féministe a indiqué, dans un communiqué, que la manifestation avait réuni 3000 femmes, personnes trans et non-binaires et des hommes solidaires. Les organisateurs du défilé ont cependant déploré le parcours que les autorités leur ont imposé, interdisant au cortège de passer par la gare.
A Zurich, où le violet de la cause féministe a aussi brillé, ce sont près de 10'000 personnes qui ont défilé dans le centre-ville. Beaucoup ont fait preuve d'humour malgré le sérieux des thèmes abordés.
«Je préférerais être à la piscine», pouvait-on ainsi lire sur la pancarte en carton d'une participante qui, comme beaucoup d'autres, souffrait de la chaleur. Il faisait 32 degrés samedi après-midi dans le centre-ville.
Plus de dix mille personnes sont descendues dans les rues de Berne samedi pour manifester contre la violence sexiste. Elles ont aussi demandé les mêmes droits pour tous et davantage de participation.
Le cortège est parti de la Schützenmatte et a traversé le centre-ville jusqu'au Palais fédéral sous une chaleur étouffante. «United in Resistance — Unis dans la résistance», tel était le slogan du collectif de la grève féministe de Berne. La Suisse subit actuellement un revers antiféministe, pouvait-on lire dans son appel à la grève. Le nombre de féminicides a fortement augmenté cette année et les valeurs conservatrices se sont renforcées en politique.
Plus de 10'000 personnes ont pris part à la manifestation, selon les journalistes sur place. Les organisateurs font, eux, état de 35'000 participants et participantes. Ces dernières ont notamment demandé un accès sûr à l'interruption de grossesse pour toutes. Elles ont en outre exigé l'introduction légale d'un troisième sexe et d'une mention ouverte pour le sexe ainsi que le droit à la naturalisation après cinq ans pour toutes les migrantes, tous les migrants et toutes les personnes ayant fui leur pays.
Une minute de silence a été observée en mémoire de toutes les femmes et personnes queer victimes de violence patriarcale et sexualisée dans le monde entier. «En Suisse, l'une* d'entre nous est actuellement tuée presque chaque semaine», rappellent les organisatrices. «Ce ne sont pas des cas isolés, ce sont des féminicides! Ils sont toujours précédés d'une oppression systématique.»
(dg/ats)