Quand la gauche morale veut mettre Rolex en taule
Le côté humiliant de l’horloge Rolex et du lingot d’or offerts à Trump n’avait échappé à personne. Le bling-bling au service du cra-cra: il a fallu s’abaisser à cela pour obtenir du potentat de Washington une remise sur les droits de douane. Noël en famille aura meilleure mine à Couvet, Corgémont et Courrendlin, modestes vallées exportatrices. Merci Genève, notre fonds souverain.
On pouvait penser qu’on en resterait là de ces papouilles asymétriques, en se disant à raison que la honte rejaillirait un jour bien plus sur le maître que sur ses obligés.
Vingt jours à Champ-Dollon?
Mais non, jeudi dans la matinée, on apprenait que nos talibans du progrès, les Jeunes socialistes, et deux Verts élus sous la Coupole en mal de projecteurs, déposaient plainte auprès du Ministère public de la Confédération pour corruption présumée. Dans leur collimateur, les six de la «Team Switzerland» partis amadouer la Bête avec le blanc-seing de Parmelin, en tout cas un «bonne chance». Ont-ils scellé un pacte corruptif, comme Sarkozy avec Kadhafi? Passeront-ils vingt jours à Champ-Dollon?
Tant qu’à faire, nos premiers prix de vertu aurait pu attaquer Donald Trump en justice. Lâches mais pas suicidaires. On les comprend. On n’aurait pas osé non plus.
Flag volontaire
Alors, oui, les cadeaux apportés dans le bureau ovale avaient un côté graissage de patte. Sauf que tout s’est fait au grand jour, comme dans un flag volontaire. Trump ne pouvait plus mettre les présents dans sa poche. Ils devenaient la propriété des Etats-Unis. A ce propos, on préfère ne pas imaginer par quels moyens nos grands et moyens patrons obtiennent certains contrats difficiles, mais juteux, donnant du boulot et permettant de financer le club de foot de 3e ligue. Fermons les yeux, cela vaut mieux pour nos chastes pupilles.
Il est des circonstances où les vertueux feraient mieux d’aller se rhabiller.
