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Le monde économique suisse peut-il convaincre Trump de changer d'avis?

Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin ont rencontr
Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin ont rencontré plusieurs dirigeants d'entreprise avant leur rencontre mercredi avec le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio.Keystone

Le monde économique suisse peut-il convaincre Trump de changer d'avis?

Après le coup de massue du 1er août, la Confédération ne baisse pas les bras. Des retour des Etats-Unis, la délégation suisses a rencontré plusieurs poids lourds de l'économie.
09.08.2025, 17:5609.08.2025, 20:43
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La délégation suisse qui avait fait le voyage à Washington est de retour après ses entretiens sur les droits de douane aux Etats-Unis. Les négociations sont désormais menées sous l'égide du gouvernement et de l'administration fédérale, indique le Secrétariat d'état à l'économie (Seco).

En référence aux négociations sur les surtaxes douanières de 39% imposées par les Etats-Unis à la Confédération, le Seco a écrit à Keystone-ATS:

«L'administration fédérale a des échanges très étroits et réguliers à tous les niveaux avec l'économie suisse. Une telle collaboration a toujours été la marque de la Suisse et vaut dans ce cas également.»

En plus de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter, du ministre de l'Economie Guy Parmelin et de la secrétaire d'état aux questions financières internationales Daniela Stoffel, partis mardi à Washington et rentrés en Suisse jeudi après une visite express, la Suisse avait délégué dans la capitale américaine une délégation du Seco, emmenée par sa cheffe Helene Budliger Artieda.

Rencontre avec les milieux économiques

Plusieurs très hauts dirigeants du monde économiques suisses étaient aussi de la partie. Avant sa rencontre mercredi avec le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, Mme Keller-Sutter et sa délégation avaient rencontré des chefs d'entreprise suisses, dont Severin Schwan, président de Roche, ainsi qu'Alfred Gantner et Marcel Erni, fondateurs du fonds d'investissement Partners Group.

Le groupe, qui comptait également Daniel Jaeggi, président du négociant mondial en énergie et matières premières Mercuria, a discuté de la situation tarifaire, selon une source gouvernementale citée durant la semaine par Reuters. D'autres rendez-vous avec des dirigeants d'entreprises suisses implantées aux Etats-Unis avaient aussi été prévus.

Le coup de massue

Le Conseil fédéral avait reconnu sa déception jeudi après la surtaxe de 39% imposée par Donald Trump sur les exportations suisses aux Etats-Unis. Il avait toutefois promis de poursuivre les discussions avec Washington afin de «faire baisser le plus rapidement possible» ce taux.

Interrogé par Blick, le député démocrate James McGovern, co-président du Caucus des amis de la Suisse au Congrès américain, a recommandé aux autorités suisses de ne pas hésiter à flatter Donald Trump. Le président américain serait sensible à une telle attitude, a-t-il dit, dénonçant la décision «insensée» de Donald Trump et le «mobbing» qu'il exerce sur la Confédération.

Maintenir le dialogue

James McGovern n'a pas participé à la rencontre entre parlementaires des deux pays qui s'est tenue vendredi à Genève. Cette réunion, prévue avant l'annonce de Donald Trump, a permis de thématiser la question des relations économiques et commerciales ainsi que des nouveaux droits de douane américains, indique l'Association parlementaire Suisse USA dans un communiqué publié samedi.

Vendredi, le conseiller national Laurent Wehrli (PLR/VD) avait affirmé à Keystone-ATS:

«Dans le contexte actuel, il est important que tous les canaux continuent de se parler»

Même si le Conseil fédéral est chargé des négociations, les parlementaires «peuvent accompagner» le dialogue, a-t-il ajouté.

Alors que l'administration américaine fonctionne «un peu différemment» de la diplomatie traditionnelle, il faut essayer d'utiliser «des leviers, des amis», a renchéri samedi son collègue parlementaire Damien Cottier (PLR/NE) sur la RTS. Cela peut être le cas des membres du Congrès, mais aussi d'autres personnalités influentes, comme de grands chefs d'entreprise.

Selon le communiqué, la rencontre a également permis de «réaffirmer les liens historiques et les valeurs qui unissent» les deux pays. La discussion a en outre porté sur le rôle de la Genève internationale et l’importance que la Suisse accorde à ce pôle multilatéral.

Alain Berset commente

Interrogé par la radio alémanique SRF en marge du Festival du film de Locarno, Alain Berset a de son côté souligné la difficulté de prévoir ce qui va arriver dans des périodes difficiles. Il est donc important de développer des scénarios.

Le secrétaire général du Conseil de l'Europe a indiqué qu'il n'était pas tout à fait surpris. Donald Trump avait déjà mis le thème des droits de douane à l'agenda lors du Forum économique mondial (WEF) de Davos en 2018. Il faut maintenant simplement voir la réalité en face.

Les conseillers fédéraux ne sont pas élus que pour les périodes de beau temps, mais ils savent qu'il y a des moments difficiles à passer. L'important est de rester sur la bonne voie et d'en tirer le meilleur parti, a relevé le Fribourgeois. Il s'est dit satisfait de la forte solidarité européenne qu'il a constatée ces deux ou trois dernières années - et la Suisse en fait aussi partie. (ats)

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