Après la découverte ce printemps d'une ancienne pollution aux dioxines dans le centre et le nord de la ville de Lausanne, la Municipalité a détaillé jeudi les mesures prises après le premier diagnostic du canton. Seuls quelques lieux très fréquentés par des enfants seront restreints par des barrières ou protégés par des copeaux de bois et des bâches. Un seul plantage urbain sera fermé.
«Les analyses complémentaires effectuées par la Ville ont révélé sept nouveaux sites communaux pollués aux dioxines et furanes», a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué. Il s'agit de deux garderies, deux écoles et une place de jeux.
Pour les garderies concernées, des copeaux de bois et des bâches recouvriront les zones sensibles accueillant des enfants en bas âge pour empêcher l'accès à la terre et diminuer le risque d'ingestion, explique la Municipalité. Des panneaux d'information et des barrières empêchant l'accès aux abords d’espaces en herbe pourront être installés dans les deux collèges et une place de jeux publique concernés.
Les jardins potagers et familiaux de la ville semblent, eux, moins touchés. Aucun ne dépasse en effet le seuil des 100 ng TEQ/kg.
La Municipalité confirme par ailleurs que les eaux lausannoises ne sont pas touchées par cette pollution. En effet, les dioxines sont stables dans les sols et très peu solubles dans l'eau. Elles se concentrent dans les couches supérieures du sol et ne s'évaporent pas. De plus la STEP n'est ni réceptrice ni émettrice dans le cycle de l'eau, rappelle-t-elle.
Lundi, le canton avait dressé un état des lieux et précisé le périmètre concerné par une pollution aux dioxines et furanes «inédite en Suisse». La zone s'étend sur une grande partie du territoire lausannois – autour du centre-ville et de Sauvabelin – mais aussi sur le sud des communes du Mont-sur-Lausanne et d'Epalinges. Pully et Prilly sont marginalement touchées.
En tout, 126 sites ont fait l'objet d'analyses. D'autres investigations se poursuivent. Les autorités ont émis des recommandations sanitaires aux propriétaires de jardins et de poulaillers, qui se trouvent dans les zones les plus touchées. Les fumées de l'ancienne usine d'incinération du Vallon – démantelée à la fin des années 2000 – semblent être à l'origine de la pollution. (ats)