Vous êtes en train de booker un petit last minute pour la semaine prochaine, de rêver de vos week-ends prolongés de mai, de planifier vos vacances d'été? Et vous hésitez parce que vous ne savez pas encore si, ici ou là, on va rôtir comme des saucisses ou se prendre des pluies diluviennes?
Regardons ce que pourrait nous réserver le ciel ces prochaines semaines et cet été avec Frédéric Glassey, météorologue chez Meteonews.
Si l'adage dit traditionnellement «en avril, ne te découvre pas d'un fil», Monsieur météo nous répond «le mois prochain, grosso modo, on prend les mêmes et on recommence». Pour entendre «en mai, fais ce qu'il te plaît», il faudra repasser.
Doit-on s'attendre à de longues journées grises où la pluie tombe sans enthousiasme pendant des heures, ou plutôt à de violents orages qui s'en vont aussi soudainement qu'ils sont arrivés? Le météorologue ne se mouille pas: «Ça, impossible de le savoir». Il rappelle toutefois qu'en Suisse, ces «orages d'été» surviennent le plus souvent entre la mi-mai et fin juin plutôt qu'en juillet-août. «Il y a bien sûr des exceptions, comme pendant la semaine de Paléo, qui se prend régulièrement un bel orage...»
Le mois de juin, lui, sera aussi éclectique que la programmation d'un festival romand: du soleil qui peut cogner fort, de la pluie qui trempe jusqu'aux os, des belles journées, des journées nulles. Rien qui inquiète Monsieur météo: sous nos latitudes, un mois de juin normal, ça n'est pas un mois où il fait beau tous les jours.
Pour juillet et août, si vous n'êtes pas un rentier vivant 87% de votre temps dans une piscine privée, prévoyez une fois de plus d'abandonner toute dignité vestimentaire: ce sera shorts et sandales de Jésus au bureau.
Nous sommes donc prévenus, certaines nuits pourraient être chaudes (d'un point de vue météorologique) et le mercure pourrait grimper en journée à 29-30°C degrés. Un été qui ressemblerait au précédent, en somme, avec un manque de précipitations et beaucoup d’ensoleillement.
Faut-il s'inquiéter d'éventuelles restrictions d'eau, cet été, si les pluies venaient à être aussi peu motivées à tomber que nous à bosser par 38°C dans un bureau sans clim'?
Il ajoute qu'en comparaison avec le mois de février, particulièrement sec, il a neigé ces dernières semaines en haute montagne, et même à plus basse altitude, de manière compensatoire. «Actuellement, on est au-dessus de la moyenne. Les médias nous ont tellement fait peur avec la sécheresse pour l’été qu’on a oublié de dire que ça allait mieux qu’en février!»
La goutte #froide qui circule au nord de la Suisse apporte ce jeudi matin des conditions #hivernales au nord du Jura. Ici une image roundshot de Bellelay à 940m. pic.twitter.com/p5iuhIMvrw
— MeteoNews_Suisse (@meteonewsSA) April 20, 2023
Si vous comptiez prendre un last minute pour fuir la Suisse et le retour de la pluie annoncée pour la fin avril, évitez l'Espagne, et surtout l'Andalousie, qui connaît un épisode de canicule inédit. À Séville, ces jours, il fait 15°C degrés au-dessus des normales de saison (!). Le thermomètre pourrait frôler les 40°C degrés. Cette vague de chaleur exceptionnelle balaie tout le sud de la péninsule ibérique et le Maroc. Et cet été?
Il rappelle que ce n'est pas parce qu'il fait chaud ici que les vacanciers qui partent boire des Spritz en Sicile auront des conditions atroces. «Le bassin méditerranéen est généralement bien protégé. Ce sont des régions où les probabilités d'avoir du beau temps sont relativement élevées sur toute la saison estivale.»
Donc comme en 2014, 2018, 2019 et 2022, vous pouvez d'ores et déjà réserver votre bungalow sur la Costa Brava sans prendre trop de risques.
Soulignons qu'il s'agit de tendances, pas de prévisions gravées dans le marbre. Nous déclinons toute responsabilité en cas d'été pourri à griller les saucisses sous l’auvent de la caravane.